BERCY 2005 - Le Grand bal / SPECTACLE - Youssou Ndour : Mi-Nuit blanche à Paris
Envoyé Spécial - La série des anniversaires continue de marquer Le Grand Bal de Youssou Ndour à Bercy. Cette année, le lead du Super Etoile de Dakar célébrait son anniversaire de même que les 2O ans de la Sonatel. Mais, surtout, il a encore égayé son public, conté la marche du Super Etoile. Temps forts du Grand Bal 2005 : la participation de Neneh Cherry et le retour des cuivres.
L’idée n’est pas nouvelle. Mais elle a chaque fois le mérite de réussir le raccourci Dakar-Paris, de façon différente. Dans une parfaite mise en scène. C’est la part de la technologie dans l’habillage et la matérialité du concept du Grand Bal au Palais omnisport de Paris Bercy. Et Youssou Ndour y tient beaucoup. Il ne cesse de crier : «Thiey technologie ! Thiey technologie !»
Envoyé Spécial - La série des anniversaires continue de marquer Le Grand Bal de Youssou Ndour à Bercy. Cette année, le lead du Super Etoile de Dakar célébrait son anniversaire de même que les 2O ans de la Sonatel. Mais, surtout, il a encore égayé son public, conté la marche du Super Etoile. Temps forts du Grand Bal 2005 : la participation de Neneh Cherry et le retour des cuivres.
L’idée n’est pas nouvelle. Mais elle a chaque fois le mérite de réussir le raccourci Dakar-Paris, de façon différente. Dans une parfaite mise en scène. C’est la part de la technologie dans l’habillage et la matérialité du concept du Grand Bal au Palais omnisport de Paris Bercy. Et Youssou Ndour y tient beaucoup. Il ne cesse de crier : «Thiey technologie ! Thiey technologie !»
You s’en émeut, à chaque fois que le show technologique joue pleinement sa partition, l’accompagne dans sa tâche de communier avec le public plongé dans une chaude ambiance. La mise en scène n’est pas diable. La Corniche ouest dakaroise s’identifie d’elle-même. A bord d’une pirogue qui peine à démarrer et à mettre à plein régime son moteur, Youssou finit par plonger dans les eaux de Soumbédioune, quand la pirogue sombre. Brasses, crawl, peu importe la technique de natation : il a eu l’ingénieuse idée de mettre un gilet de sauvetage pour gagner l’autre rive.
Le reste est vite fait, par-ci, par-là, il débarque à Orly, puis, au Palais Bercy. Youssou Ndour apparaît sur scène drapé dans un grand boubou trois pièces où le couturier est plus que généreux en broderie. Le Super Etoile, en grand boubou dans son ensemble, inspire sur ce qu’est le Grand Bal 2005. A 21heures 10. Ndobine, titre ô combien évocateur, convoque le passé. Et ouvre une large page des années magiques, sur les quinze chansons qui sont servies au public qui s’est bien régalé de sons et de lumière.
RETOUR DES CUIVRES
Le registre traditionnel dépoussiéré est mis au goût du jour et magistralement bien orchestré par le Super Etoile de Dakar. Cet esprit de faire corps avec la tradition et le passé de l’orchestre ne saurait laisser sur la piste les ventistes. Les cuivres effectuaient leur retour. De for belle manière. Dans un souffle immuable de Thierno Kouaté et de Ibou Konaté. Bonheur et nostalgie animent des plaisanciers déchaînés mais qui gardent la tête : «Il fallait bien y penser. C’est du son noble, les cuivres. C’est génial.»
Les rythmes et cadences traduisent la marche du temps du Super Etoile. L’orchestre alterne nouveautés et vieux succès. Gandiole, Lang, 4x4-44, Teyal, Africa dream, Ndiadiane Ndiaye, Ndakarou, Africa remember, Ndiaga Mbaye, Nanette Ada sont enchaînés. Avec à chaque fois l’intervention parfois incohérente et peu tatillonne des danseurs. Les Gazelles de Dakar sont amenées par Ndèye Guèye, Papa Ndiaye assure, Les frères Bouly amusent et Ndèye Khady Diaw fait sensation à la foule, mais n’en est plus à ses premières fraîcheurs. Saneex et Aziz comédien et scénariste de la Compagnie Soleil Levant de Thiès remplissent leur contrat. Sans difficulté : quelques grimaces, des pas de danse des plus insolites, des costumes à la limite bizarres suffisent pour déclencher le fou rire dans Bercy.
Les feux de joie jaillissent de partout, aux couleurs sénégalaise. Comme pour appuyer les nombreux drapeaux du Sénégal qui flottaient dans la salle. Les caméras hyper sophistiquées balaient l’espace et retransmettent les moments forts sur écran géant. Et là, You est aux anges et ne se retient plus avant d’aligner les onze chansons de la première partie. C’est déjà consistant pour des plaisanciers qui comptent consommer leur ticket cher payé : 30 euros. Et il y a de quoi attendre si le meilleur est à venir.
Pape Diouf, leader de la Génération Consciente assure le break. A partir de 23h45. Il joue en play back Partir, titre éponyme de sa dernière cassette. Avant que Viviane n’enflamme le public. Mame Diarra est repris et dansé mais Sakhar Diéri est de loin le plus attendu, qui emballe même les plus sceptiques.
23 heures, c’est le deuxième souffle de Bercy 2005. Autre orientation musicale, autre temps forts. Neneh Cherry enchante et séduit son monde. Le tube 7 seconds qui a fait le tour du monde berce les oreilles. Le duo You-Neneh Cherry rappelle ainsi un souvenir vieux de dix ans. Quand la chanson caracolait en tête des hit parades. Le moment est saisissant de voir la petite adolescente d’alors, trop en avance sur son âge, se mouvoir sur scène. Des milliers de bras tendent vers elle. Et tout le monde a le chœur au cœur. Moment inoubliable !
ANNIVERSAIRE SUR SCENE
Beau prétexte pour Youssou Ndour de célébrer ses 46 ans. Et c’est Neneh Cherry qui porte le gâteau avec une bougie soufflée par l’artiste. Omar, le drôle de comique français sans son compère Fred connaît son boulot. Il singe une chanson de You et, vite fait bien fait, il emballe le public. Qui respire un peu le temps de voir défiler sur écran géant Joseph Ndiaye, conservateur de la Maison des esclaves de Gorée, Didier Drogba, l’international ivoirien de football, et l’artiste Wyclef Jean souhaitant joyeux anniversaire au lead du Super Etoile. Il reçoit en même temps un maillot de Drogba.
Le concert reprend ses droits. Trois heures de spectacle pour laver et ramener son âme «malmenée» par la grisaille et le temps brumeux de l’Hexagone. Le public mixte est composé d’Européens, d’Africains et notamment de Sénégalais émigrés. Ces derniers ont retrouvé la chaleur des sonorités sénégalaises. Ils ont retrouvé leur couleur d’âme de Sénégalais fêtards et danseurs. Férus de mbalax surtout. Leur sorte de trait d’union entre leur terre d’accueil et les origines. Ainsi, la distance semble si loin et si proche. C’est leurs horizons d’immigrés.
Venus à Bercy non pas pour résister à la tentation des rythmes endiablés du Super Etoile. Mais pour voir les heures du Grand Bal dissiper leur chagrin. Youssou Ndour continue à transcender son public estimé à environ 16 mille par les organisateurs. Pour encore 7 autres titres, après 7 seconds : Xaliss, allusion faite «aux milliards par-ci milliards par-là très en vogue en ce moment au Sénégal», Franky Sarr et Oulimata, deux nouveautés, Samadome, Serigne Mbacké Sokhna Lô (il invite Fatou Guewel Diouf à chanter avec lui, puis, El Hadji Mansour Mbaye pour un hommage au vénéré de Taïf rappelé à Dieu) et enfin Jiggen, dernier tube et dernière production de Ndour. «Now you can move your body…» Et le public de se bouger, de bouger encore son corps. De se mouvoir pour vider les travées du Palais Paris Bercy. Il est minuit passé de 30 minutes. Fini, le Grand Bal, quand Paris commence sa ‘’Nuit blanche’’ fête initiée par la mairie avec des spectacles à travers la ville.
Babacar DIOP
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