C'est en officialisant les brillants débuts du metteur en scène québécois Robert Lepage dans The Rake's Progress, de Stravinsky, que le directeur de la Monnaie, Bernard Foccroulle, aura tiré sa révérence, avant de s'en aller présider aux destinées du Festival d'Aix-en-Provence dès l'été 2007. Une réussite qui parachève une ligne artistique tenue dix-sept ans durant : goût pour la pluridisciplinarité (qu'illustre la compagnie Ex Machina du Québécois) et désinvolture à l'égard du star system.
Car la vision décalée, virtuose et poétique à la fois de Lepage colle à cette fable douce-amère concoctée par les librettistes Wystan Hugh Auden et Chester Kallmann d'après la série de tableaux de William Hogarth (La Carrière du libertin) qui inspira au Stravinsky néoclassique une musique impertinente et désabusée, évitant le pastiche pour mieux convoquer le Mozart de Cosi fan tutte et le Bach des Passions.
En transposant The Rake's Progress dans l'Amérique des années 1950, entre Hollywood et Las Vegas, Lepage a pris en compte l'époque où Stravinsky composa son opéra, créé par ses soins à la Fenice de Venise en 1951. Références cinématographiques (westerns et films noirs) et iconographie hollywoodienne participent du fameux "rêve américain". C'est ainsi que le jeune Tom Rakewell, sous la maléfique emprise du "diable", connaîtra la fulgurante ascension des stars non moins que leur chute.
INVENTIVITÉ
Décors (Carl Fillion), costumes (François Barbeau), lumières (Etienne Boucher) et vidéo (Boris Firquet) sont au service d'une inventivité qui fait de la mise en perspective, tant visuelle que signifiante, une vertu cardinale. On retrouve avec bonheur la patte du Lepage qui griffa le délirant Growing up Live de Peter Gabriel en 2002.
Sous la baguette de poète de Kazushi Ono, Stravinsky est un musicien de chambre enchanté. Quant aux solistes, ce sont avant tout des musiciens. La belle aura satanique de William Shimell en Nick Shadow, la pureté angélique de Laura Claycomb en Anne Truelove nimbent d'ombre et de lumière l'édifiant destin de Tom Rakewell, Andrew Kennedy émouvant jusque dans la folie et la mort.
The Rake's Progress, d'Igor Stravinsky, avec Laura Claycomb, Andrew Kennedy, William Shimell, Julianne Young, Dagmar Peckova. Robert Lepage (mise en scène), Orchestre symphonique et Choeurs de la Monnaie, Kazushi Ono (direction). Théâtre royal de la Monnaie, à Bruxelles, le 2 mai. Prochaine représentation le 6 mai à 15 heures.
Tél. : (00-32) 70-23-39-39. De 8 € à 100 €. Reprise à l'Opéra de Lyon, les 24, 26, 28 et 30 mai, 1er et 3 juin. Tél. : 08-26-30-53-25. De 10 € à 84 €. www.opera-lyon.com
Car la vision décalée, virtuose et poétique à la fois de Lepage colle à cette fable douce-amère concoctée par les librettistes Wystan Hugh Auden et Chester Kallmann d'après la série de tableaux de William Hogarth (La Carrière du libertin) qui inspira au Stravinsky néoclassique une musique impertinente et désabusée, évitant le pastiche pour mieux convoquer le Mozart de Cosi fan tutte et le Bach des Passions.
En transposant The Rake's Progress dans l'Amérique des années 1950, entre Hollywood et Las Vegas, Lepage a pris en compte l'époque où Stravinsky composa son opéra, créé par ses soins à la Fenice de Venise en 1951. Références cinématographiques (westerns et films noirs) et iconographie hollywoodienne participent du fameux "rêve américain". C'est ainsi que le jeune Tom Rakewell, sous la maléfique emprise du "diable", connaîtra la fulgurante ascension des stars non moins que leur chute.
INVENTIVITÉ
Décors (Carl Fillion), costumes (François Barbeau), lumières (Etienne Boucher) et vidéo (Boris Firquet) sont au service d'une inventivité qui fait de la mise en perspective, tant visuelle que signifiante, une vertu cardinale. On retrouve avec bonheur la patte du Lepage qui griffa le délirant Growing up Live de Peter Gabriel en 2002.
Sous la baguette de poète de Kazushi Ono, Stravinsky est un musicien de chambre enchanté. Quant aux solistes, ce sont avant tout des musiciens. La belle aura satanique de William Shimell en Nick Shadow, la pureté angélique de Laura Claycomb en Anne Truelove nimbent d'ombre et de lumière l'édifiant destin de Tom Rakewell, Andrew Kennedy émouvant jusque dans la folie et la mort.
The Rake's Progress, d'Igor Stravinsky, avec Laura Claycomb, Andrew Kennedy, William Shimell, Julianne Young, Dagmar Peckova. Robert Lepage (mise en scène), Orchestre symphonique et Choeurs de la Monnaie, Kazushi Ono (direction). Théâtre royal de la Monnaie, à Bruxelles, le 2 mai. Prochaine représentation le 6 mai à 15 heures.
Tél. : (00-32) 70-23-39-39. De 8 € à 100 €. Reprise à l'Opéra de Lyon, les 24, 26, 28 et 30 mai, 1er et 3 juin. Tél. : 08-26-30-53-25. De 10 € à 84 €. www.opera-lyon.com
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