08 juillet 2007

Double public pour Genesis

Il y avait plusieurs publics au Parc des Princes, à Paris, samedi 30 juin, au concert de Genesis. Question d'histoire. En mai 1975, après la tournée mondiale du groupe britannique, son chanteur Peter Gabriel quitte la formation qu'il a cofondée fin 1967. Tony Banks (claviers), Steve Hackett (guitare), Mike Rutherford (basse et guitare) et Phil Collins (batterie et chant) continuent à quatre. Puis à trois, après le départ d'Hackett, en 1977. C'est ce trio, mené par Collins, qui va conquérir le monde vingt ans durant avec des chansons pop-rock efficaces.


Deux communautés se forment. Celle des fans du Genesis première époque, héros du rock progressif britannique des années 1970, qui concèdent au Genesis de l'éphémère deuxième époque d'avoir perpétué l'esprit originel. Et celle du Genesis troisième époque, avec ses tubes imparables, entre chansons d'amour et machines à danser.

Au Parc des Princes, c'est cette part qui domine, tant dans le public que du point de vue du répertoire d'une tournée "réunion" à succès, neuf ans après la mise en sommeil du trio par Collins. Plus de 800 000 places vendues pour l'Europe avec ressortie d'une compilation de 1999 étiquetée "Tour 2007" et réédition des enregistrements post-Gabriel.

Mais un cinquième du public parisien est constitué de la première communauté. A l'annonce de la tournée, en octobre 2006, des contacts avaient été pris entre les cinq musiciens. Sans suite. La participation de Genesis au Live Earth - 2 milliards de spectateurs et téléspectateurs attendus -, le 7 juillet, relance l'espoir. L'alerte au réchauffement climatique d'Al Gore aura-t-elle le même effet que le Live 8 de 2005 et la reformation d'un jour de Pink Floyd ?

Le spectacle de la tournée 2007 est impeccable, n'oublie pas un succès. Durant I Know What I Like (1973), sont projetées fugitivement les silhouettes de Gabriel et Hackett. Les dates de concerts des uns et des autres montrent qu'à moins d'un don d'ubiquité ou d'une surprise, les retrouvailles à cinq se feront sur écran.

Sylvain Siclier /Article paru dans l'édition du monde du 03.07.07

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire