Une histoire d’amour bel et bien réciproque dont chaque manifestation nous ravit quant à nous au plus haut point
05-08-2007
Il faudrait inventer une couleur pour Émilie Simon, une nouvelle couleur primaire, aussi chaude que le rouge, aussi profonde que le bleu et aussi lumineuse que le jaune. Une couleur propre à l’artiste française et qui donnerait tout de suite une idée de l’ambiance qu’on retrouve lors de ses spectacles, une couleur qui tiendrait compte à la fois de sa voix tantôt fragile, enfantine et haut perchée, tantôt plus grave et pétrie de basses, qui rendrait ses atmosphères touffues, texturées, à mi-chemin entre l’électronique et l’acoustique, et qui saurait exprimer avec justesse la force et le talent que possède la jeune chanteuse de 29 ans.
Dans sa robe blanche étoilée, nu pieds sur scène, Émilie Simon a d’abord entonné quelques titres de son dernier album, Végétal, paru en 2006 («Rose hybride de thé», «Fleur de saison», «Opium», «Swimming», cette dernière rythmée grâce aux clapotis d’un aquarium), pour alterner avec des pièces de son album éponyme de 2003 («I Wanna Be Your Dog», excellente reprise d’Iggy Pop qui, plus vigoureuse encore que la version studio, a soulevé d’un seul bloc l’assistance de la salle Jean-Paul-Tardif du collège Saint-Charles-Garnier, «Désert», «Flowers», «Chanson de toile»).
Ses acolytes, Cyrille Brissot (électronique, xylophone et bidouillages exploratoires sonores multiples) et Nicolas Gorge (percussions, clapotis et, mentionnons-le, présence incroyablement énergique qui, par moment, a presque ravi la vedette à une Émilie Simon plus posée et introvertie), ont brillamment appuyé l’envoûtante chanteuse dans ses jongleries vocales entre ses répertoires francophone et anglophone. Se lançant sous peu dans une période de création en vue de l’enregistrement de son prochain album, elle s’offrira entretemps sur une nouvelle trame sonore, après La marche de l’Empereur, celle du film de Vera Belmon, Survivre avec les loups.
Maniant principalement sur scène la guitare électrique et le piano (des lignes souvent simples, mais diablement accrocheuses), Émilie Simon a également interprété des reprises de «Mercy Street» de Peter Gabriel et de «Come As You Are» de Nirvana. On se demandait si elle attaquerait son cover de la compilation BowieMania parue en Europe en 2007, la puissante «Space Oddity» dont elle livre une interprétation sur disque littéralement renversante, mais on devra probablement attendre à sa prochaine venue pour l’entendre live, avec le lot de nouvelles chansons que nous apportera sa future galette.
Charmante, merveilleuse, remerciant candidement la foule à tout propos, la Française a conclu son spectacle par un vibrant «à la prochaine» laissant pressentir son immense plaisir de jouer au Québec et d’être ainsi appréciée par les habitants de la belle province. Une histoire d’amour bel et bien réciproque dont chaque manifestation nous ravit quant à nous au plus haut point.
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