25 février 2008

Interview d' Erik Truffaz pour Citizen Jazz

Erik Truffaz, trompettiste franco-suisse qui situe son jazz entre rock, drum’n bass et musiques ethniques, aime mélanger les genres en se souciant peu des étiquettes qu’on lui colle un peu vite. Pour Citizen Jazz, il fait le tour de ses récents projets.

extrait de l'interview:

Tous ces composants sont assez pop, est-ce parce que tu as toujours rêvé de jouer de la guitare dans un groupe de rock ?

Pas vraiment. Au départ, pour la trompette, je n’étais pas doué. Zéro. Alors j’ai creusé un truc et j’ai travaillé comme un fou sur un principe pour en tirer quelque chose qui me corresponde. Mais je n’y arrivais pas. Tu sais, la trompette, c’est comme le tir à l’arc, ou certains arts martiaux, si tu n’atteins pas l’endroit précis, c’est foutu. Donc, il faut apprendre la bonne façon de souffler. Et trouver son équilibre.

- J’ai lu dans Jazzman que l’un de tes vœux serait de pouvoir composer comme Wayne Shorter.

Tu penses que j’ai dit une connerie ?

- Non, pas du tout, je voulais savoir ce que tu entendais par là ?

Je pense que Wayne Shorter est un des plus grands compositeurs de ce siècle. Ce type amenait trois ou quatre thèmes à Miles par semaine. Il travaille avec une telle facilité, sans piano, sans rien… Ça c’est un vrai compositeur, comme Debussy ou Ravel. Ce n’est pas comme moi qui mets un mois ou plus pour écrire laborieusement une compo. Et avec un piano ! Je sais composer, mais je ne suis pas doué pour ça. Je suis peut-être plus doué pour écrire des mélodies. Des mélodies qu’on retient. Ce qui me plaît, c’est le rythme et les mélodies. Ça tombe bien, car j’ai une équipe de tueurs au point de vue rythmique, et moi j’apporte les mélodies.

- C’est à nouveau cet esprit groupe rock ?

Oui, mais on fait du jazz. Shorter faisait ça avec Miles aussi. Sur Filles de Kilimanjaro, ce sont les mélodies, des thèmes qui tournent, qui se décalent. In A Silent Way est travaillé aussi dans le même esprit. J’adore ça. Mille fois plus qu’un disque de Wynton Marsalis. Et puis, c’est vrai, j’aime les chanteurs. Dans le groupe, on est tous un peu des chanteurs frustrés. J’adore Peter Gabriel, le chanteur de Coldplay, les Beatles, Led Zep… Ça c’est la musique avec laquelle j’ai grandi et que j’aime....

(...)

Jacques Prouvost

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