Robert Lepage en septembre 2007 à Thessalonique, en Grèce, où il a reçu le Prix Europe 2007 pour le théâtre - AFP/Sakis Mitrolidis
La nouvelle oeuvre théâtrale du touche-à-tout canadien, "Le Dragon bleu", est créée mardi à Châlons-en-Champagne. C'est La Comète, scène nationale de Châlons-en-Champagne, qui accueille ce nouveau spectacle du 22 au 24 avril.
La nouvelle oeuvre théâtrale du touche-à-tout canadien, "Le Dragon bleu", est créée mardi à Châlons-en-Champagne. C'est La Comète, scène nationale de Châlons-en-Champagne, qui accueille ce nouveau spectacle du 22 au 24 avril.
Acclamé dans le monde entier, Robert Lepage, 50 ans, homme de théâtre visuel, d'image animée, de multimédia, d'opéra et de rock, joue lui-même dans sa pièce, en compagnie de Marie Michaud. Le spectacle tournera ensuite dans le monde.
"Le Dragon Bleu" est la suite d'un triptyque, "La Trilogie des dragons", dont les premiers volets furent créés en 1985. L'intégralité, présentée deux ans plus tard, a contribué à imposer Robert Lepage sur la scène internationale.
Le personnage qu'il incarne, Pierre Lamontagne, travaille comme galeriste à Shanghaï, où il côtoie l'avant-garde des arts plastiques. "La Chine est beaucoup plus incarnée dans 'Le Dragon Bleu' et dépeinte selon un point de vue contemporain. De plus, 'La Trilogie des dragons' avait un aspect très expérimental. Cette fois, la manière est plus cinématographique", a expliqué l'artiste québécois à l'AFP le 19 avril.
Si l'artiste canadien, Prix Europe pour le théâtre 2007, se garde bien de "faire du cinéma au théâtre", son univers pluridisciplinaire, mouvant, mêlant théâtre et vidéo, technologies multimédia et effets spéciaux de lumières, images et sons, assume ses liens avec les codes du septième art et de la télévision. "Aujourd'hui, avec les vidéo-clips, on raconte aux jeunes des histoires de façon déconstruite, et les gens connaissent les règles narratives du cinéma, donc pourquoi ne pas essayer d'intégrer ça à notre travail ? Très souvent, le public, surtout le plus jeune, arrive à la fin de la pièce avant que nous y soyons nous-mêmes rendus. Il faut donc créer un langage théâtral où l'on peut au moins suivre le public."
"Il y a un nouveau public qui est en phase avec notre travail. On en est très fier car on se dit que même si l'expérience n'est pas toujours réussie du point de vue du contenu, la forme aura aidé à amener au théâtre un public qui n'y serait jamais allé", ajoute l'artiste.
A la Caserne Dalhousie, à Québec, laboratoire de sa compagnie Ex Machina, Robert Lepage aime mener de front différents projets, souvent sur plusieurs années, pour leur permettre de "se décanter". Il multiplie les formats et les disciplines (solos, formes légères comme "Le Dragon Bleu", fresque épique comme "Lipsynch", après la scénographie des tournées 1993 et 2002 de Peter Gabriel et le spectacle du Cirque du Soleil à Las Vegas).
Toutefois, Robert Lepage estime avoir "un peu abandonné le cinéma" après avoir réalisé plusieurs films. "Le cinéma est une réalité très difficile au Canada maintenant. Il faut répondre aux règles de l'industrie, il n'y a plus vraiment d'argent pour les films d'auteur."
En revanche, l'art lyrique occupe de plus en plus de place dans ses activités. A partir de 2010-2011, Robert Lepage présentera une nouvelle "Tétralogie" de Wagner au Metropolitan Opera de New York. "Cela fait déjà au moins deux ans qu'on est en recherche pour ce 'Ring': il fallait trouver le concept qui allait tenir le coup sur quatre productions et pendant seize heures", s'amuse l'homme de théâtre.
Le site web de Robert Lepage
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