08 octobre 2005

Youssou N'Dour, la voix et l'énergie au service de l'humanitaire

A Genève, un concert unique contre la malaria

Dans le cadre du 60e anniversaire des Nations unies, Youssou N'Dour a réuni une foule d'artistes pour un concert contre le paludisme, samedi à Genève.

Une affiche impressionnante - Peter Gabriel, Gilberto Gil, Neneh Cherry, Stephan Eicher, Tiken Jah Fakoly, etc. - pour lutter contre un fléau peu médiatisé qui tue 3000 enfants chaque jour en Afrique.

Sur ce sujet:
Interview de Youssou N'Dour (12:04 min.)
Le paludisme fait plus d'un million de victimes chaque année à travers le monde. En Afrique, il tue un enfant toutes les 30 secondes. Cette maladie parasitaire, transmise par la piqûre de moustiques infectés, est aujourd'hui la principale cause de mortalité chez les jeunes africains.Youssou N'Dour prend conscience de l'ampleur du fléau en 2003. «Quand j'ai découvert le nombre de femmes et d'enfants qui en meurent tous les jours, je me suis dit qu'il fallait une révolution», expliquait-il lors de la présentation à la presse du concert United Against Malaria.

Maladie méconnue



Lorsqu'on lui a proposé de participer aux célébrations marquant l'anniversaire de l'ONU, le musicien sénégalais, déjà ambassadeur de bonne volonté de l'UNICEF, a donc choisi d'attirer l'attention sur le paludisme. Parce que la maladie fait des ravages, mais aussi parce qu'elle est moins médiatisée que le sida, par exemple. Et souvent sous-estimée. «En Afrique, j'entends encore des gens dire: 'J'ai juste un petit palu, je vais rester chez moi ce soir'. Ils ne réalisent pas qu'ils peuvent mourir dans la nuit», constate Youssou N'Dour. Engagé dans l'humanitaire depuis plus de vingt ans, le chanteur demande aujourd'hui aux gouvernements, aux organismes paraétatiques et à l'industrie pharmaceutique de faire plus pour lutter contre le paludisme. Il rappelle toutefois qu'il n'est pas un homme politique. Et les musiciens ne peuvent pas se substituer aux Etats, selon lui. Mais ils peuvent se mobiliser et sensibiliser la population. «La musique offre une force réelle pour convaincre les gens».

Affiche extraordinaire

Samedi, le chanteur africain et ses «amis» uniront donc leurs forces pour un concert unique, à l'Arena de Genève: Youssou N'Dour & Friends, United Against Malaria, qui donnera le coup d'envoi d'une grande campagne de lutte contre le paludisme.A l'affiche (et quelle affiche!): Youssou N'Dour, Peter Gabriel, Neneh Cherry, Gilberto Gil, Tiken Jah Fakoly, Anggun, Kassav, Rokia Traoré, Patti Austin, Manu Katché, David Rhodes, Amadou & Mariam, Axelle Red,...Le musicien suisse Stephan Eicher a lui aussi répondu à l'appel, «par respect envers Youssou N'Dour» et parce qu'il a perdu des amis, décédés du paludisme, confiait-il il y a quelques jours à l'hebdomadaire Le Matin Dimanche.

Trois milliards suffiraient

Les recettes de ce concert seront versées pour combattre la malaria. Parce que le fléau peut être vaincu, assure le Partenariat Faire reculer le paludisme (RBM). Avec relativement peu de moyens, à savoir trois milliards de dollars par année, il serait possible de couvrir la prévention et les besoins en médicaments.Aujourd'hui, un médicament à base d'un dérivé de l'armoise permet de traiter la maladie. Il est notamment produit par Novartis. Mais la firme pharmaceutique bâloise est accusée par Médecins sans frontières de ne pas respecter ses engagements, à savoir produire le médicament à prix coûtant pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS).A travers le concert de samedi à Genève, Youssou N'Dour et ses Friends veulent aussi inviter les gouvernements à s'investir davantage pour lutter contre le paludisme et appeler l'industrie pharmaceutique à baisser le prix des médicaments antipaludiques.

swissinfo, Alexandra Richard et les agences

05 octobre 2005

Kate Bush is back !

New single and album provoke Bush frenzy!

It’s hard to remember so much excitement about a release. After 12 years of waiting and many false reports of material being ready, Kate Bush – whose debut single, “Wuthering Heights” in 1978, began an unparalleled career – is set to launch her first album since 1992’s Red Shoes.

For weeks, the media have been running with stories and profiles about the elusive artist who is giving one solitary interview to Mojo about her double album Aerial, set for release on 7 November in CD, LP and download formats, the former two with a 24-page booklet.

On CD1, called A Sea of Honey, there are seven brand new tracks, including the single “King of the Mountain”, while on CD2, A Sky of Honey, there are nine more. It’s already been confirmed as a Radio 2 album of the week and will be accompanied by a slew of radio pieces.

The video for “King of the Mountain” gets an exclusive airing on Channel 4 on Friday 14th October, while music stations are already preparing Kate Bush weekends to coincide with the release. Add to that a huge advertising campaign and it’s going to be all about Kate until Christmas and beyond.

Download the single or hear an exerpt of the single on
www.katebush.com

04 octobre 2005

U.N. concert aims to fight malaria

GENEVA (Reuters) - Senegal's Youssou N'Dour, Peter Gabriel and other musicians are throwing the United Nations 60th anniversary concert next weekend to raise funds to combat malaria, which kills 3,000 children a day worldwide.

Proceeds will be combined with $1 million raised by U.S. actress Sharon Stone at the annual Davos summit in January to fund a pilot project in Tanzania to provide every family in two coastal areas with long-lasting, insecticide-treated bed nets.

The line-up for "United Against Malaria" links five continents: Gilberto Gil, Brazil's culture minister; Mali's sensation Rokia Traore and Ivorian reggae singer Tiken Jah Fakoly; Europeans Neneh Cherry, Axelle Red and Stephan Eicher; American Patti Austin; and Indonesia's
Anggun.

N'Dour, expected to team up with Swedish hip-hop star Cherry for their hit duet "Seven Seconds," will also perform a song he composed about malaria at the Geneva event on Saturday, October 8.

The mosquito-borne disease strikes up to 500 million people a year, killing between 2-3 million, 90 percent of them in sub-Saharan Africa. It kills an African child every 30 seconds and strikes many pregnant women, according to the U.N. whose goal is to halve the disease's toll by 2010.
"Malaria kills and its main victims are children and women. We can stop this scourge so people can live with dignity and go to work and school," Grammy award-winning N'Dour told reporters.

He hopes to build on the "Africa Live" concert in March to heighten awareness of the deadly disease.

Malaria slows economic growth in Africa and costs the continent $12 billion a year, according to Awa Marie Coll-Seck, executive secretary of the Roll Back Malaria programme, a partnership that includes U.N. agencies and the World Bank.

"Malaria is the primary cause of absenteeism among teachers and children in Africa ... But it can be treated and controlled," said Coll-Seck, a former health minister of Senegal.

It would cost $3 billion a year to control malaria, but the Global Fund to Fight AIDS, Tuberculosis and Malaria only has $1.2 billion to spend over two years, said spokesman Jon Liden.

"All ticket proceeds from the concert will go to help buy bed nets," Liden said, referring to the two-year project in Lindi and Mtwara, the two hardest-hit districts of Tanzania.

"It is a collaboration to see how effective it is when we do this systematically. The aim is to roll all across Africa and get enough bed nets to cover every family and child."

Nearly 300 million bed nets are needed, but the Global Fund can provide just 110 million over five years, he said.

"The October 8 concert is the beginning of a movement, not an end in itself," said Marie Heuze, U.N. spokeswoman in Geneva.
By Stephanie Nebehay

03 octobre 2005

Youssou Ndour : Mi-Nuit blanche à Paris

BERCY 2005 - Le Grand bal / SPECTACLE - Youssou Ndour : Mi-Nuit blanche à Paris

Envoyé Spécial - La série des anniversaires continue de marquer Le Grand Bal de Youssou Ndour à Bercy. Cette année, le lead du Super Etoile de Dakar célébrait son anniversaire de même que les 2O ans de la Sonatel. Mais, surtout, il a encore égayé son public, conté la marche du Super Etoile.
Temps forts du Grand Bal 2005 : la participation de Neneh Cherry et le retour des cuivres.

L’idée n’est pas nouvelle. Mais elle a chaque fois le mérite de réussir le raccourci Dakar-Paris, de façon différente. Dans une parfaite mise en scène. C’est la part de la technologie dans l’habillage et la matérialité du concept du Grand Bal au Palais omnisport de Paris Bercy. Et Youssou Ndour y tient beaucoup. Il ne cesse de crier : «Thiey technologie ! Thiey technologie !»

You s’en émeut, à chaque fois que le show technologique joue pleinement sa partition, l’accompagne dans sa tâche de communier avec le public plongé dans une chaude ambiance. La mise en scène n’est pas diable. La Corniche ouest dakaroise s’identifie d’elle-même. A bord d’une pirogue qui peine à démarrer et à mettre à plein régime son moteur, Youssou finit par plonger dans les eaux de Soumbédioune, quand la pirogue sombre. Brasses, crawl, peu importe la technique de natation : il a eu l’ingénieuse idée de mettre un gilet de sauvetage pour gagner l’autre rive.

Le reste est vite fait, par-ci, par-là, il débarque à Orly, puis, au Palais Bercy. Youssou Ndour apparaît sur scène drapé dans un grand boubou trois pièces où le couturier est plus que généreux en broderie. Le Super Etoile, en grand boubou dans son ensemble, inspire sur ce qu’est le Grand Bal 2005. A 21heures 10. Ndobine, titre ô combien évocateur, convoque le passé. Et ouvre une large page des années magiques, sur les quinze chansons qui sont servies au public qui s’est bien régalé de sons et de lumière.

RETOUR DES CUIVRES

Le registre traditionnel dépoussiéré est mis au goût du jour et magistralement bien orchestré par le Super Etoile de Dakar. Cet esprit de faire corps avec la tradition et le passé de l’orchestre ne saurait laisser sur la piste les ventistes. Les cuivres effectuaient leur retour. De for belle manière. Dans un souffle immuable de Thierno Kouaté et de Ibou Konaté. Bonheur et nostalgie animent des plaisanciers déchaînés mais qui gardent la tête :
«Il fallait bien y penser. C’est du son noble, les cuivres. C’est génial.»

Les rythmes et cadences traduisent la marche du temps du Super Etoile. L’orchestre alterne nouveautés et vieux succès. Gandiole, Lang, 4x4-44, Teyal, Africa dream, Ndiadiane Ndiaye, Ndakarou, Africa remember, Ndiaga Mbaye, Nanette Ada sont enchaînés. Avec à chaque fois l’intervention parfois incohérente et peu tatillonne des danseurs. Les Gazelles de Dakar sont amenées par Ndèye Guèye, Papa Ndiaye assure, Les frères Bouly amusent et Ndèye Khady Diaw fait sensation à la foule, mais n’en est plus à ses premières fraîcheurs. Saneex et Aziz comédien et scénariste de la Compagnie Soleil Levant de Thiès remplissent leur contrat. Sans difficulté : quelques grimaces, des pas de danse des plus insolites, des costumes à la limite bizarres suffisent pour déclencher le fou rire dans Bercy.

Les feux de joie jaillissent de partout, aux couleurs sénégalaise. Comme pour appuyer les nombreux drapeaux du Sénégal qui flottaient dans la salle. Les caméras hyper sophistiquées balaient l’espace et retransmettent les moments forts sur écran géant. Et là, You est aux anges et ne se retient plus avant d’aligner les onze chansons de la première partie. C’est déjà consistant pour des plaisanciers qui comptent consommer leur ticket cher payé : 30 euros. Et il y a de quoi attendre si le meilleur est à venir.

Pape Diouf, leader de la Génération Consciente assure le break. A partir de 23h45. Il joue en play back Partir, titre éponyme de sa dernière cassette. Avant que Viviane n’enflamme le public. Mame Diarra est repris et dansé mais Sakhar Diéri est de loin le plus attendu, qui emballe même les plus sceptiques.

23 heures, c’est le deuxième souffle de Bercy 2005. Autre orientation musicale, autre temps forts. Neneh Cherry enchante et séduit son monde. Le tube 7 seconds qui a fait le tour du monde berce les oreilles. Le duo You-Neneh Cherry rappelle ainsi un souvenir vieux de dix ans. Quand la chanson caracolait en tête des hit parades. Le moment est saisissant de voir la petite adolescente d’alors, trop en avance sur son âge, se mouvoir sur scène. Des milliers de bras tendent vers elle. Et tout le monde a le chœur au cœur. Moment inoubliable !

ANNIVERSAIRE SUR SCENE

Beau prétexte pour Youssou Ndour de célébrer ses 46 ans. Et c’est Neneh Cherry qui porte le gâteau avec une bougie soufflée par l’artiste. Omar, le drôle de comique français sans son compère Fred connaît son boulot. Il singe une chanson de You et, vite fait bien fait, il emballe le public. Qui respire un peu le temps de voir défiler sur écran géant Joseph Ndiaye, conservateur de la Maison des esclaves de Gorée, Didier Drogba, l’international ivoirien de football, et l’artiste Wyclef Jean souhaitant joyeux anniversaire au lead du Super Etoile. Il reçoit en même temps un maillot de Drogba.

Le concert reprend ses droits. Trois heures de spectacle pour laver et ramener son âme «malmenée» par la grisaille et le temps brumeux de l’Hexagone. Le public mixte est composé d’Européens, d’Africains et notamment de Sénégalais émigrés. Ces derniers ont retrouvé la chaleur des sonorités sénégalaises. Ils ont retrouvé leur couleur d’âme de Sénégalais fêtards et danseurs. Férus de mbalax surtout. Leur sorte de trait d’union entre leur terre d’accueil et les origines. Ainsi, la distance semble si loin et si proche. C’est leurs horizons d’immigrés.

Venus à Bercy non pas pour résister à la tentation des rythmes endiablés du Super Etoile. Mais pour voir les heures du Grand Bal dissiper leur chagrin. Youssou Ndour continue à transcender son public estimé à environ 16 mille par les organisateurs. Pour encore 7 autres titres, après 7 seconds : Xaliss, allusion faite «aux milliards par-ci milliards par-là très en vogue en ce moment au Sénégal», Franky Sarr et Oulimata, deux nouveautés, Samadome, Serigne Mbacké Sokhna Lô (il invite Fatou Guewel Diouf à chanter avec lui, puis, El Hadji Mansour Mbaye pour un hommage au vénéré de Taïf rappelé à Dieu) et enfin Jiggen, dernier tube et dernière production de Ndour. «Now you can move your body…» Et le public de se bouger, de bouger encore son corps. De se mouvoir pour vider les travées du Palais Paris Bercy. Il est minuit passé de 30 minutes. Fini, le Grand Bal, quand Paris commence sa ‘’Nuit blanche’’ fête initiée par la mairie avec des spectacles à travers la ville.

Babacar DIOP

Nouveaux concerts de Peter Gabriel disponibles sur DVD

Les fans de Peter Gabriel pourront se procurer un document vidéo retraçant les étapes marquantes d'une récente tournée intimiste, puisque l'étiquette de disques Rhino s'apprête à éditer Still Growing Up: Peter Gabriel Live & Unwrapped, un DVD regroupant plusieurs chansons interprétées sur scène au cours trois dernières années.

Cet item de collection, attendu en magasins le 5 novembre, inclura, en outre, les titres mis de côté au moment de la parution, en 2003, du DVD Growing Up Live. Les pièces San Jacinto, Biko, Games Without Frontiers, Come Talk to Me et The Feeling Begins, figureront notamment au menu de ce disque double, à l'intérieur duquel apparaîtront aussi certains segments live enregistrés en 1988, au cours de la tournée P.O.V.

Le jazz-band à Katché

A la tête de son quintette, le batteur explore le jazz et sort le mélodieux Neighbourhood

Il l'admet sans rougir: «Je suis polygame.» Comment le blâmer? Difficile de résister à Joni Mitchell, à Tracy Chapman, à Sting, à Peter Gabriel, quelques-unes des stars qui, depuis vingt-cinq ans, se disputent Manu Katché. Toutes ont été fascinées par l'arc-en-ciel de sons qui jaillissent des toms et des cymbales de ce batteur-percussionniste. Katché, 46 ans, a accompagné les plus grands noms du rock (Jeff Beck), de la chanson (Michel Jonasz), de la world music (Youssou N'Dour) et du jazz (Michel Petrucciani).

A chaque genre musical il apporte sa touche. Avec lui, le rock swingue, la pop se teinte de gimmicks africains, le jazz se salit de timbres rouillés. Sa richesse musicale découle de ses origines - une grand-mère violoniste, un grand-père accordéoniste, un père chanteur de gospel - et de son parcours. Adolescent, il reçoit le premier prix de percussions du Conservatoire national de Paris et se produit dans des orchestres classiques. En même temps, il arpente les clubs de jazz parisiens de la rue des Lombards et côtoie les pop stars. Après avoir enregistré plus de 200 disques, Katché se lance aujourd'hui dans une nouvelle aventure, sortant un album de jazz, Neighbourhood, pour le label ECM. Cette fois, c'est lui le leader et son casting est irréprochable. Dans son quintette, on retrouve le célèbre saxophoniste Jan Garbarek et l'on découvre le talent d'un jeune pianiste polonais, Marcin Wasilewski.

Encore une fois, Katché parvient à démanteler le stéréotype selon lequel un batteur n'est qu'un accompagnateur. «J'ai toujours joué de la batterie et des percussions de façon mélodique. C'est peut-être dû au fait que mon premier instrument était le piano», explique-t-il. En accordant ses toms et sa caisse claire comme le ferait un musicien indien de tabla, il arrive à créer des accords et des mélodies. «L'écriture de cet album n'est pas “jazzistique”, précise Katché.
La structure des morceaux est celle de la pop: intro-couplet-refrain. Mais l'attitude des musiciens est jazz: on crée des mosaïques où les sons s'encastrent et miroitent. On invente un espace où les notes sont lancées dans l'air et attrapées par l'un ou l'autre en plein vol, avant qu'elles ne se fracassent.»

Neighbourhood, ECM. Le 4 octobre, à la Cigale, Paris (XVIIIe).

par Paola Genone