20 mai 2006

Salif Keita : Écoutez la différence

Après avoir été le père de l'afro-pop dans les années 80, puis un chantre de la «world music», le chanteur albinos est revenu avec bonheur à des compositions traditionnelles. Il entame une nouvelle tournée en France après un concert mémorable à Lisbonne où nous l'avons rencontré. Entretien en boubou mais sans tabou.

Salif Keita
, le roi Salif, reçoit à Lisbonne. Il est accort, blagueur et sage dans sa chemise à carreaux et sa veste en jean. A 66 ans, ce Malien star de la musique africaine est presque à son zénith : avec son nouvel album M'Bemba, il poursuit la veine traditionnelle retrouvée avec Moffou, sorti en 2002. C'est heureux. Après avoir longtemps mélangé son art à d'autres courants plus occidentaux, il semblait presque définitivement perdu dans les méandres de la world music grand public aussi indigeste que la «world food». Keita a trouvé une forme d'apaisement dans une vie qui n'a pas toujours été rose. Elevé dans une famille royale dont les ancêtres ont fondé l'empire malien en 1240, Salif est né albinos - signe de malédiction dans son pays. A ce handicap, il en ajoute très vite un autre en décidant de devenir musicien, à la consternation générale de sa famille, et notamment de son père, qui le renie et le déshérite subito. En 1973, il décide de s'exiler en Côte d'Ivoire pour exercer son art. Depuis, ce parrain de la musique africaine est devenu une star.

A Lisbonne, devant une foule de quinquagénaires aux tempes d'argent costumés et bronzés - tous des sosies d'Afflelou et Séguéla -, il donne un concert sensuel. La communauté africaine locale, pourtant importante, n'a manifestement pas été prévenue de sa venue. Un brin étonné face aux applaudissements polis de son audience blanche,
Salif se met à genoux et demande au public de rejoindre le premier rang pour danser. En une minute, il met le feu ! Les cadres supérieurs n'en croient pas leurs yeux et s'encanaillent au son des percussions, de la kora et des guitares lumineuses. Chauffe, Jean-René ! Quelques heures auparavant, la légende se livrait, détendue, au bar de son hôtel.

Le Figaro Magazine - Avez-vous été surpris de voir à quel point la presse était ravie de vous voir revenir à vos racines ?


Salif Keita
- Je me doutais qu'il serait plus facile pour les gens de capter les émotions via une musique non seulement plus traditionnelle - même si elle ne l'est pas totalement -, mais aussi et surtout plus acoustique.

Certaines personnes estiment que le mélange des musiques débouche sur un résultat inéluctablement moins intéressant que chacune de ces musiques prise individuellement. Qu'en pensez-vous ?


Je ne sais pas. On peut aimer le flamenco et le jazz et être surpris par le mélange des deux. Mais ce qui est intéressant dans la fusion des deux genres, c'est que chacun des musiciens n'ira pas au bout de son inspiration dans son genre à lui, afin de ménager de la place aux autres. Ça débouche donc sur quelque chose de différent, mais tout de même intéressant.


La pureté se dilue pourtant dans le mélange, non ?


Ça, c'est vrai, indéniablement. On risque, avec les fusions, d'intellectualiser trop la musique. Pour autant, il est évident que dans le cas du jazz, il se marie très bien avec la musique africaine. Dans d'autres cas, ça ne marche pas du tout. Particulièrement lorsqu'on pratique la fusion à des vues commerciales.


Quel regard portez-vous sur des Occidentaux comme
Peter Gabriel, qui ont oeuvré pour faire connaître la world music mais qui, ce faisant, lui ont fait perdre un peu de son âme ?

C'était bien pour les musiciens que
Gabriel a poussés. Ça leur a porté chance (allusion à peine masquée au millionnaire Youssou N'Dour, NDLR) ! Mais ça a lancé une mode, et la mode a toujours des effets néfastes. De mauvais artistes s'engouffrent dans le sillage pour soigner leurs portefeuilles.

Lorsque cette mode a déferlé, quelle a été votre réaction en voyant des Blancs se passionner soudain pour la musique africaine ? Vous êtes-vous dit qu'ils aimaient cela pour de bonnes raisons, ou juste parce que c'était «drôlement sympa d'écouter de la musique des pays en voie de développement» ?


J'étais très surpris. Mais en même temps, j'écoutais moi-même beaucoup de musique occidentale. Mon analyse a été que les Occidentaux, après avoir écouté durant des années de la variété sophistiquée, ont adoré la spontanéité et la fraîcheur de la musique africaine. Ça a réveillé quelque chose chez eux. Le rythme, l'authenticité. Mais bon, c'était une mode, en effet.


Vous écoutiez beaucoup de musique occidentale en Afrique dans les années 60 et 70 ?


Oui, bien sûr. Des
Beatles à Aznavour en passant par Moustaki. Même Mike Brant ou Johnny Hallyday ! On adorait les mélodies. A l'époque, dans la musique occidentale, il y avait de vraies mélodies. Nous les savourions.

Le grand fantasme des Blancs, c'est de dire que le blues américain a des racines identifiables dans la musique africaine. Qu'en pensez-vous ?


Le blues est sans doute venu des chants de l'esclavage, c'est une réalité historique. Mais bon, quand on écoute, il n'y a que quelques bricoles en commun. Franchement, j'ai du mal à faire le lien. D'autant que les esclaves, lorsqu'ils sont arrivés à La Nouvelle-Orléans ou dans le Mississippi, ont mélangé leurs influences avec d'autres genres de musique qu'ils ont entendus sur place. Je ne peux pas cautionner cette théorie, qui me semble d'ailleurs difficilement vérifiable : personne n'a enregistré ce qui se faisait au XIXe siècle, ni en Afrique ni aux Etats-Unis, et la musique n'était pas écrite.


Votre façon de chanter évoque parfois le mythique chanteur pakistanais
Nusrat Fateh Ali Khan. Vous connaissez sa musique ?

Oui, bien sûr. Il y a des points communs entre son chant et le chant typique des Sahéliens, qui crient, se mettent soudain à chanter très fort. C'est étrange, d'un point de vue géographique, mais il y a effectivement des similitudes vocales.


Comment résumeriez-vous l'Afrique en quelques mots ?


Je dirais que c'est l'Occident au Moyen Age...


A votre avis, comment serait l'Afrique si la colonisation n'avait pas eu lieu ?


Arabisée.


Pensez-vous que cela serait mieux ?


Le mélange des religions n'est pas mal, à mon avis. Et la science a tellement prouvé son efficacité qu'il serait très dommage d'avoir une Afrique refusant de cohabiter avec un Occident modernisé. Ce que je reproche à l'Occident, c'est de ne pas avoir fait attention à la façon de coloniser, dans les découpages des pays, en fonction des cultures, des ethnies, etc. Reste évidemment le grand problème de l'alphabétisation. Ainsi que celui du sida, qui est naturellement avant tout celui de la pauvreté. Aujourd'hui, l'Afrique est à 80% analphabète et repose sur des civilisations basiques dominées par la violence et la fierté de l'ethnie. Rares sont les personnes qui dépassent ces idées. Forcément, dans ces conditions, ça va prendre du temps de les alphabétiser, hein !


En venant vivre en France dans les années 80, comment avez-vous vécu la différence de culture ?


J'ai découvert un certain racisme, mais bon, c'était vivable... J'ai découvert également une culture de la famille très différente de celle qui se pratique en Afrique. Ici, les vieux comptent moins et l'enfant est roi. En France, impossible de crier après votre enfant ou de lui mettre une bonne fessée, vous passez pour un criminel sanguinaire (rires) !


Vos parents ont toujours très mal vu le fait que vous choisissiez de devenir musicien. Ont-ils changé d'avis lorsque vous êtes devenu une star ?


Oh, à mes débuts, pour mes parents, la musique n'était pratiquée que par les délinquants, alors forcément... Sur son lit de mort, ma mère m'a dit : «Salif, tu as toujours été très bon pour moi, et je n'ai rien à te reprocher. Maintenant que j'arrive au terme de ma vie, je ne souhaite qu'une chose pour toi : que tu arrives à sortir de la musique !» Vous voyez à quel point mes parents ont changé d'avis !


A l'occasion de la sortie de son nouvel album M'Bemba (Universal),
Salif Keita sera en concert à Bordeaux ce samedi 20 mai et à Paris (Olympia) le 23 mai, avant de participer à de nombreux festivals : «Musiques métisses» à Angoulême le 26 mai, «Tribu» à Dijon le 2 juin, «Musique de la Loire» à Veauche le 14 juin, Nice Jazz Festival le 25 juillet, etc.

Nicolas Ungemuth
20 mai 2006, (Rubrique Figaro Magazine)

18 mai 2006

Yusef Islam to Record New Album

Yusef Islam, the artist formerly known as Cat Stevens has gone back into the studio to record his first pop album since 1979.

Islam, a Muslim himself since 1977, was inspired by the souring relationship between the western world and Islam (the religion) and he hopes this album will create a better understanding between the two.

The album will be produced by Rick Nowels and was started more than 20 years ago when he abandoned it.

Apart from religious and spoken word albums, he has been very quiet for the last 27 years.

He appeared at the 46664 concert in South Africa, performing his hit ‘Wild World’ with Peter Gabriel, recorded a duet with Ronan Keating and re-recorded his song ‘Peace Train’.

Despite being a massive peace advocate, he was recently taken off a plane heading to the USA because he was on their “terror list”.

Donny Osmond to Star as Gaston in Beauty and the Beast

In 1987, Peter Gabriel invited him to record at his studio in Bath, England. The resulting demos recharged Donny's recording career, catching fire with the release in 1989 of "Soldier of Love," which hit the top of the Billboard Charts in the U.S -- some 13 years after his previous Top 40 chart-maker!

17 mai 2006

Levin rings true with ‘Resonator’

If the name Tony Levin doesn’t ring a bell, he’s the bass player -- exceedingly tall, always bald -- who has worked with artists such as Peter Gabriel, John Lennon, Paul Simon and King Crimson, to name just a few. Stepping out for “Resonator,” his fifth solo release, Levin mines a few areas that have not made an appearance on his previous outings. But no matter what direction he follows, his work is always adventurous, spontaneous, and totally enjoyable.

Although Levin’s bass playing is the reason this CD even exists, the entire band is given room to show off. And despite the fact that his voice can certainly take a little time to get used to, Levin has settled into a groove with his band consisting of brother Peter Levin and Larry Fast (keyboards), Jerry Marotta (drums), and Jesse Gress (guitars). Adrian Belew and Steve Lukather (Toto) also make guest appearances, most notably on Lukather’s blinding guitar solo on “Utopia,” the song from 2002’s “Pieces Of The Sun” that typically ended Levin’s concerts.

The moods on “Resonator” stretch from the stark bass/vocal performance on “Places To Go” to the piano jazz of “Beyond My Reach,” and the dissonant thrum of “Shadowlands.” Levin and company even take a stab at the classical standard “Sabre Dance,” infusing the melody with a stomping beat that could be used as the soundtrack for an angry horde of invading marauders.

It’s not too hard to figure what a song titled “What Would Jimi Do?” is going to sound like. Jesse Gress plays off of Levin’s Chapman Stick in a way that would put a smile on Jimi’s mug. In recent interviews, Levin has called the song “a reminder to try to be as open to new musical ideas as Jimi Hendrix was.” Mission accomplished.

The music on “Resonator” is certainly all over the map, but at the end of the day, Tony Levin has assembled a weird, yet ultimately rewarding new release. It’s sure to resonate with the rest of pack on the charts.

15 mai 2006

Solid State Logic Announces Expansion Into Broadcast Video Production Systems

Merging of Broadcast Devices LLC Drives Development of Cutting-Edge Video Acquisition and Storage Solutions

Solid State Logic, the world's leading manufacturer of professional analogue and digital consoles, announces a major expansion of its business with products based on its new MediaWAN technology platform Ñ encompassing all aspects of digital video acquisition and storage technologies. SSL will premier the new products at NAB 2006, April 24-27 at the Las Vegas Convention Center (Booth #N822).....

...."It's our intention to make Solid State Logic a major player in the integration of video and audio within production environments," says SSL's Managing Director Antony David. "The MediaWAN platform is the springboard for a range of new products that will leverage our expertise in both areas. This move is a further example of SSL's invigorated entrepreneurial spirit since its acquisition by Peter Gabriel and David Engelke."

14 mai 2006

13-May-2006 May's Full Moon Club.

Catch Peter's update for his insight into playing live.

This moth's clip has flying bottles, breaking legs, a little of showing off, some 'Games' in The Big Room back in 2003 and the odd glimps of the moon as it raced overhead on it's way to this month's lunar peak.

May's full moon is upon us. No one has yet cut the cables, so we are pleased to be able to bring you this month's Full Moon Club update. Peter gives us an insight into the ups and downs of live performance - from dodging missiles in the early days of Genesis to the ongoing thrill of 'jumping around and showing off' and we give you another snippet of the Full Moon Club performance Peter and the band gave in The Big Room back in November 2003.

The video