23 novembre 2005

Aerial

Kate Bush
Aerial

A l'ère de l'iPod, de la lecture aléatoire et du téléchargement d'airs jetables, un disque de Kate Bush tient de l'anachronisme. Comme Pink Floyd autrefois ou Radiohead aujourd'hui, son oeuvre se prête peu au saucissonnage. Et rappelle que le terme « album » a encore un sens. Celui d'une suite construite de chansons à l'intérieur d'un univers musical auquel l'auditeur doit accorder une attention particulière. Bush ne livre pas des tubes clés en main, mais invite à un voyage stimulant à travers une contrée lyrique personnelle qu'elle ne cesse d'explorer depuis près de trente ans.

Avec le bien nommé Aerial (« Aérien »), double album constitué d'un CD de chansons distinctes et d'un autre composé en neuf mouvements, elle se renouvelle sans décevoir, s'aventure sans s'égarer. Telle une synthèse de ses albums précédents (Hounds of love et The Sensual World), Aerial nous entraîne entre ciel et mer, insouciance de l'enfance et sérénité adulte. Des chansons dominées par le piano, le chant des oiseaux et, bien sûr, les mélodies minérales et apaisées de Bush (finies les épuisantes acrobaties vocales). Des textes semi-oniriques où les anecdotes du quotidien (la lessive, les jeux d'enfant) se mêlent aux interrogations sur le mystère de la création et le désarroi des icônes (de Jeanne d'Arc à Elvis). Une oeuvre subtile. Ni moderne, ni datée. Juste intemporelle.

1 double CD EMI

Hugo Cassavetti

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