Tout pour la musique
Dur et intransigeant avec les apprenties stars, Manu Katché est un pur. Beaucoup trop pour accepter de jouer totalement le jeu avec les impératifs de la télévision.
A entendre ses coups de gueule à répétition sur la Nouvelle Star, Manu Katché peut agacer. Le célèbre batteur a affirmé régulièrement, à qui voulait bien l'entendre, lors de la saison précédente, que "le meilleur du pire", bêtisier des pires performances, était insupportable et que la musique est une chose beaucoup trop sérieuse pour supporter des guignols appâtés par le fameux quart d'heure de célébrité prédit par Andy Warohl.
Le titre même de l'émission ne trouve grâce à ses yeux. "Les stars, c'est la fascination du vide. Je préférerais parler d'artistes." Mais alors Manu, si le concept de cette émission de télé crochet est tellement critiquable, pourquoi faire partie du jury? Besoin de promo pour ses projets de jazz? Joint dernièrement au bout du fil, la position de Manu Katché est bien plus subtile et honorable.
Passionné jusqu'au bout de ses baguettes, cet auteur-compositeur et parfois interprète gère très bien ces contradictions. "Je participe à Nouvelle Star pour offrir mon expérience de musicien à des gens passionnés qui aimeraient faire de la musique leur métier. Le reste ne m'intéresse pas. Je sais que la télévision et les impératifs d'audience imposent ces à-côtés. Mais je ne les cautionne pas." Liberté de parole totale plutôt rare à la télévision. Un privilège dont Manu Katché est bien conscient: "Je suis totalement libre de dire ce que je pense. Je suis mon propre maître, ce qui n'est peut-être pas le cas de Dove Attia, rattaché à l'industrie du disque, qui peut-être doit mesurer ses propos."
Le système n'est pas la seule cible des critiques du bonhomme. Ses jugements à l'égard des apprenties stars sont souvent implacables. "Mais je me dois d'être sincère, rétorque le batteur. La moindre des choses est d'être honnête à leur égard. Si je fais partie du jury, c'est grâce à la caution artistique que j'y apporte. Ce serait vraiment injuste de pousser des jeunes à faire ce métier alors qu'ils ne sont pas bons."
Maisons de disques démissionnaires
Batteur d'envergure internationale, Manu Katché a collaboré avec Tracy Chapman, Peter Gabriel ou Sting entre autres pointures. Il n'hésite pas à s'engager pour des causes, dont celle de Youssou N'Dour contre la malaria. Il a également sorti fin 2005 un album, Neighbourhood. Certainement le premier album d'une longue série, que rien ne devrait venir contrarier. "Ce sera ma dernière participation à Nouvelle Star. Il faut absolument garder l'envie et la spontanéité, la curiosité et la disponibilité pour être jury. Je pense qu'après trois éditions, ma fraîcheur sera un peu entamée. Or, les candidats méritent une implication totale."
Certes. Mais ce travail de découverte ne serait-il pas celui des maisons de disques, trop frileuses aujourd'hui sur le développement de nouveaux artistes?
"C'est vrai. Il y a dix ans encore, elles employaient des chercheurs de talents qui arpentaient les petites salles de concert pour découvrir de nouveaux groupes. Aujourd'hui, c'est fini. Pour moi, il faudrait plutôt chercher là la crise des Majors et non toujours mettre en cause le téléchargement pirate."
Sarah Pernet
Nouvelle Star
M6
20h50
A entendre ses coups de gueule à répétition sur la Nouvelle Star, Manu Katché peut agacer. Le célèbre batteur a affirmé régulièrement, à qui voulait bien l'entendre, lors de la saison précédente, que "le meilleur du pire", bêtisier des pires performances, était insupportable et que la musique est une chose beaucoup trop sérieuse pour supporter des guignols appâtés par le fameux quart d'heure de célébrité prédit par Andy Warohl.
Le titre même de l'émission ne trouve grâce à ses yeux. "Les stars, c'est la fascination du vide. Je préférerais parler d'artistes." Mais alors Manu, si le concept de cette émission de télé crochet est tellement critiquable, pourquoi faire partie du jury? Besoin de promo pour ses projets de jazz? Joint dernièrement au bout du fil, la position de Manu Katché est bien plus subtile et honorable.
Passionné jusqu'au bout de ses baguettes, cet auteur-compositeur et parfois interprète gère très bien ces contradictions. "Je participe à Nouvelle Star pour offrir mon expérience de musicien à des gens passionnés qui aimeraient faire de la musique leur métier. Le reste ne m'intéresse pas. Je sais que la télévision et les impératifs d'audience imposent ces à-côtés. Mais je ne les cautionne pas." Liberté de parole totale plutôt rare à la télévision. Un privilège dont Manu Katché est bien conscient: "Je suis totalement libre de dire ce que je pense. Je suis mon propre maître, ce qui n'est peut-être pas le cas de Dove Attia, rattaché à l'industrie du disque, qui peut-être doit mesurer ses propos."
Le système n'est pas la seule cible des critiques du bonhomme. Ses jugements à l'égard des apprenties stars sont souvent implacables. "Mais je me dois d'être sincère, rétorque le batteur. La moindre des choses est d'être honnête à leur égard. Si je fais partie du jury, c'est grâce à la caution artistique que j'y apporte. Ce serait vraiment injuste de pousser des jeunes à faire ce métier alors qu'ils ne sont pas bons."
Maisons de disques démissionnaires
Batteur d'envergure internationale, Manu Katché a collaboré avec Tracy Chapman, Peter Gabriel ou Sting entre autres pointures. Il n'hésite pas à s'engager pour des causes, dont celle de Youssou N'Dour contre la malaria. Il a également sorti fin 2005 un album, Neighbourhood. Certainement le premier album d'une longue série, que rien ne devrait venir contrarier. "Ce sera ma dernière participation à Nouvelle Star. Il faut absolument garder l'envie et la spontanéité, la curiosité et la disponibilité pour être jury. Je pense qu'après trois éditions, ma fraîcheur sera un peu entamée. Or, les candidats méritent une implication totale."
Certes. Mais ce travail de découverte ne serait-il pas celui des maisons de disques, trop frileuses aujourd'hui sur le développement de nouveaux artistes?
"C'est vrai. Il y a dix ans encore, elles employaient des chercheurs de talents qui arpentaient les petites salles de concert pour découvrir de nouveaux groupes. Aujourd'hui, c'est fini. Pour moi, il faudrait plutôt chercher là la crise des Majors et non toujours mettre en cause le téléchargement pirate."
Sarah Pernet
Nouvelle Star
M6
20h50
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