La culture africaine s’exporte dans le monde entier
Musique, arts plastiques, littérature : l’Afrique commence à faire connaitre sa vitalité artistique.
De Rokia Traoré à Youssou N’Dour, en passant par Amadou et Mariam ou Alpha Blondy, on ne compte plus les chanteurs africains qui ont réussi à séduire l’Occident. Leur audience n’est plus confinée à un petit cercle d’amateurs de musique africaine. Le dernier album d’Amadou et Mariam est l’une des plus fortes ventes d’album en France pour l’année 2004. Ces artistes maliens ont d’ailleurs été honorés lors des dernières Victoires de la musique.
Souvent, les artistes africains sont devenus des ambassadeurs du continent noir, à l’instar de Youssou N’Dour, qui a récemment organisé un grand concert à Dakar afin de réunir des fonds pour lutter contre le paludisme. Vivant toujours en Afrique, des artistes comme Youssou N’Dour investissent dans l’économie locale. Cet artiste sénégalais possède un quotidien, L’Observateur, une radio, RFM, un studio d’enregistrement et une salle de concert à Dakar, qui permettent l’émergence de jeunes talents.
“Nous avons prouvé que les Africains pouvaient aussi réussir dans le domaine de la culture, et pas simplement dans le sport !” s’enthousiasme la Malienne Rokia Traoré, fière de constater que, dans les autres domaines artistiques, les Africains se font une place au soleil.
Dans le sillage du sculpteur sénégalais Ousmane Sow, d’autres artistes contemporains africains se font un nom, comme en témoigne le succès de l’exposition Africa Remix, présentée au centre Pompidou à Paris (du 25 mai au 8 août 2005) après avoir rencontré un vif succès en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Dans le sillage du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, qui a reçu le prix Un certain regard lors du Festival de Cannes 2004 pour le film Mooladé, les réalisateurs africains sont davantage reconnus. Au Nigeria, notamment, l’industrie cinématographique se développe si vite qu’elle a été surnommée “Nollywood”, et produit chaque année des centaines de longs-métrages. L’arrivée du numérique permet de produire des films à moindre coût et redonne une chance au cinéma africain.
Dans le domaine de la littérature aussi, le continent noir commence à faire entendre sa voix. Depuis le prix Nobel obtenu par l’écrivain nigérian Wole Soyinka, en 1986, d’autres auteurs africains se sont imposés, notamment son compatriote Ben Okri, qui a obtenu le Booker Prize, le plus prestigieux prix littéraire britannique. Le Sud-Africain John Maxwell Coetzee, lui-même lauréat du Booker Prize à deux reprises, a été couronné par le Nobel en 2003.
A l’image de Gallimard, qui a récemment créé une collection dédiée aux artistes africains, les plus prestigieux éditeurs font désormais davantage cas des œuvres africaines. Et contribuent ainsi à changer l’image du continent oublié.
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