Daby Touré, brasseur de sons
Ce week-end, Daby Touré a conquis le public de Dakhla, ville du Sahara Occidental, au cours du Festival mer et désert organisé sous le haut patronage du roi du Maroc. Sa musique, généreuse et inventive, mêle harmonieusement sons d’Afrique et du monde. (...)
(...) En France, il profite de la diversité musicale que lui offre son pays d’accueil pour parfaire ses connaissances et écoute les nouveaux sons que lui propose la scène pop, fréquente le milieu du jazz-rock et collabore avec le groupe Sixun. En 2001, il réalise son premier album, Diam, seul, chez lui, dans un home studio improvisé. Quand il reçoit sa maquette, Real World, le label du musicien anglais Peter Gabriel le signe instantanément pour la réalisation de trois albums. Puis Peter Gabriel lui confie les premières parties de sa tournée européenne. Le deuxième album de Daby Touré, Stereo spirit, est paru En 2007. Invité par le Festival de Dakhla, en plein cœur du Sahara, il a enchanté le public par sa générosité et sa créativité lors du concert qu’il a donné samedi soir, ainsi qu’au cours des ateliers et des bœufs animés avec les musiciens présents pendant l’événement.
extrait de l'interview :
Afrik.com : Vous-même avez rencontré beaucoup d’obstacles pour sortir votre album Diam. Alors qu’au départ vous espériez être produit en France où vous vivez et créez, c’est un anglais, Peter Gabriel, qui vous a donné votre chance. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?
Daby Touré : Ca a été très difficile pour moi. J’espérais beaucoup de mon pays d’accueil. J’ai vécu dix ans en France, j’ai commencé là en tant que professionnel, j’ai tout fait, les cafés, les bars… Et quand j’ai envoyé mon CD aux producteurs français, ils ne m’ont même pas répondu. J’ai été très déçu. Donc je l’ai envoyé à Realworld, le label de Peter Gabriel, et peu de temps après j’ai reçu un message qui disait : « Je suis Amanda Jones, on a reçu ton CD, on l’écoute toute la journée, Peter voudrait te rencontrer. » Tout le poids que j’avais accumulé s’est évanoui. J’ai été là-bas et tout a été très vite. Car mon album était très abouti, j’avais acheté du matos et je m’étais enfermé pour travailler parce que j’étais convaincu de mon projet. Quand je suis arrivé dans le bureau de Peter Gabriel, il m’a félicité. J’étais gêné, je ne savais pas où me mettre ! Et quand l’album est sorti, la même maison de disque, Virgin France, qui m’avait refusé, s’est retrouvée à le distribuer parce qu’elle a un accord avec Realword… Il faut dire clairement les choses : quand on ne chante pas en français, on ne peut pas exister en France. Je comprends la loi, le côté nationaliste du pays. Mais il y a des artistes qui chantent dans d’autres langues et qui méritent d’exister. Cette loi que les Français ont adopté pour privilégier les chanteurs francophones devait servir à combattre les Anglo-saxons. Mais ils sont imparables. Donc, ce sont les plus faibles qui en pâtissent. Alors j’espère qu’à l’avenir il n’y aura plus de barrières, que toutes les cultures vont se mélanger et que tout le monde écoutera les mêmes choses.
Afrik.com : Quels sont vos projets pour cette année 2008 ?
Daby Touré : Mon projet, c’est d’abord rester en bonne santé, et garder ma famille et mes amis. Tant que j’aurai ces gens-là à mes côtés, je pourrai continuer à faire mon métier. Et puis il y a les rencontres aussi, comme celle avec Peter Gabriel, j’y crois vraiment. J’ai des projets, nombreux. De disque, en particulier. J’ai déjà commencé à bosser sur le prochain album. Donc dans quelques mois, à la rentrée prochaine normalement, on va balancer un nouveau skud !
Pour écouter et avoir plus d’informations, consultez :
Le site officiel de Daby Touré
Le Myspace de Daby Touré
Commander en ligne l’album Stereo spirit, Realworld Virgin, 2007
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