Zimbabwe : Youssou N’Dour : "C’est une honte !"
Vous êtes aujourd’hui un artiste mondialement connu. Comment expliquez-vous ce succès d’un enfant issu du quartier populaire de la Médina ?
Je pense que mon évolution a séduit les gens… j’y suis allé petit à petit, les opportunités sont venues à moi assez tôt, par exemple Higelin qui m’a présenté à la France en 86, ou encore Peter Gabriel qui m’a présenté au « monde » en m’invitant à faire la première partie de sa tournée mondiale… Vous savez, j’aime toujours dire aux jeunes de la médina que « c’est possible » j’en suis la preuve vivante et j’en suis fier, et je pense que mon parcours donne de l’espoir à beaucoup de jeunes, pas forcément dans le métier de la musique, dans plein d’horizons différents.
Dans votre dernier album Alsaama Day vous parlez du reflet d’une Société Sénégalaise en Mutation ? Quelles sont-elles ?
Le Sénégal a beaucoup évolué ces dernières années… les gens sont plus entreprenants et veulent faire des choses dans et pour leur pays. Il y a eu une crise de confiance dans les politiques, et du coup les gens se sont dit qu’il fallait qu’ils comptent sur eux-mêmes pour avancer. Je pense que quand on a sous les yeux des exemples comme ce qui se passe au Zimbabwe, on se dit qu’on a de la chance chez nous, ça ne pourrait pas arriver, les gens descendraient dans la rue, c’est une honte ce qui se passe la bas, et c’est une honte que la communauté internationale ne s’en préoccupe pas plus que cela.
Vous êtes ambassadeur de l’Unicef quel est votre rôle actuellement ?
Je suis ambassadeur de plusieurs organismes, je pense que je suis plus un porte parole de l’Afrique avec mes petits moyens… j’aime m’exprimer pour mon continent quand on m’en donne l’opportunité, mes voyages musicaux m’ont emmené dans le monde entier, alors, j’en profite pour faire passer des messages chaque fois que je le peux… je suis très impliqué dans la lutte pour le respect des droits des enfants, pas forcément à travers l’Unicef seulement, mais aussi à travers ma fondation.
Quel est votre feeling avec le public français ?
J’adore le public français, je pense qu’il commence à bien me connaître ! On a des « codes » ensemble…il y a toujours une ambiance que j’aime vraiment quand je joue en France… c’est un public très réactif.
Quand vous allez à la plage, vous êtes plutôt raquette, bouquin ou ipod ?
Je ne vais pas à la plage ! Mais quand ça m’arrive de m’y promener c’est plus pour faire une séance de photos.
Quelle est votre plage préférée ?
J’aime bien la plage de Ngor car c’est de là que partent les bateaux de pêche et ça m’est arrivé de les regarder partir ou rentrer, c’est un beau spectacle, sinon, non, pas de plage pour moi…cela dit, on a joué a Papeete il y a 2 mois, et la plage y est vraiment magnifique.
Propos exclusifs recueillis par Bertrand Vial. Le Journal des plages
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