Honte à vous !
A l'attention des artistes africains et de Bush
mercredi 7 septembre 2005, par Falila Gbadamassi
Car les artistes musiciens américains n'ont pas mis plus de quelques jours à passer à l'action. Alors qu'on attend encore les chanteurs africains, exception faite de ceux qui ont tenté, en août dernier, à Niamey, sous la houlette de la Première Dame nigérienne, Laraba Tandja et sous la pluie d'apporter leur modeste contribution à la lutte contre la famine au Niger.
Paroles, paroles et paroles
Ceux-là même qui s'étaient dit exclus de l'initiative 'Live 8'. Une initiative pour les Africains sans les Africains. Youssou N'Dour (Youssou, si tu nous lis...) avait même trouvé dommage d'avoir été, de prime abord, le seul artiste africain invité à se produire durant le concert caritatif de juillet dernier. Pour parer à la critique, Peter Gabriel avait du organiser son 'Africa Calling' comme pour venir au secours de Bob Geldof, à qui l'on doit cette louable initiative contre la pauvreté. La presse anglaise avait même parlé de Ghetto.
Soit ! Mais il n'en demeure pas moins que les artistes africains sont aujourd'hui aux abonnés absents face au drame que connaît le Niger. C'est d'autant plus regrettable que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) vient encore de faire un appel de fonds pour aider les 12 millions de personnes victimes de la famine au Niger.
Qu'attendez-vous ? Bob Geldof ? Pour encore le critiquer. Alors qu'il est possible, par exemple, à l'initiative de notre actuelle vedette internationale, Youssou N'Dour (encore lui, n'y voyez là aucun acharnement) de faire quelque chose ! En d'autres termes, au lieu de critiquer, vous feriez mieux de vous bouger et d'éviter de parler pour ne rien dire. Surtout quand vous n'êtes pas en mesure de faire. Le Niger est 'l'occasion rêvée' - façon de parler - de passer des critiques aux actes. Et de devenir véritablement des 'artistes engagés'. Car l'engagement est ici -au Niger- et maintenant !
S'il s'agit d'une question de moyens, je pense que la chose peut se faire assez facilement. Un stade, celui de Dakar ou celui d'une grande ville dans chaque région de l'Afrique conviendrait. Au nord, Casablanca ou Tripoli (le Guide éclairé de la révolution libyenne pourrait être un mécène
enthousiaste), à l'Ouest, Dakar, Addis Abeba (l'Union africaine pourrait apporter son soutien logistique) ou Nairobi pour l'Est, Brazzaville, qui bénéficie de l'expérience du Fespam, pour le centre.
Et enfin Johannesbourg, qui a accueilli plusieurs grands concerts, pour le Sud. D'autant plus que Nelson Mandela n'est pas loin et son aura suffirait à donner une envergure internationale à cette de série de concerts en Afrique. Pour ce qui est du transport, toutes ses grandes villes sont très bien desservies et toutes les compagnies aériennes, notamment africaines, seraient heureuses d'associer leur image à une cause. Enfin tous les grands médias audio-visuels du continent ainsi que TV5, RFI, la BBC auraient été heureux de coopérer, devenant ainsi des porte-voix très efficaces.
Non-assisstance à personne en danger
Quant à l'argent, le nerf de la guerre, on le trouve facilement quand on le veut pour la bonne cause. Côté donation, même si la majorité des Africains n'en n'ont pas beaucoup, ils sont prêts à aider. Le succès du mobile et du sms dans nos pays peut permettre de collecter des fonds avec une surtaxe. L'occasion de faire contribuer la planète aussi. Les réseaux mobiles africains seraient évidemment partants.
Ce qui est certain, c'est que les Chefs d'Etats africains mettront au moins la main à la poche au nom de leurs populations. Ils l'ont bien fait pour le tsunami, ils sont donc en mesure de le refaire pour un tsunami encore plus proche. Enfin pour collecter tout cet argent, on pourrait faire appel à l'une des agences des Nations Unies. Par exemple, le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), lOrganisation des Nations Unis pour l'alimentation et l'agriculture (Fao) ou, pourquoi pas, la Banque Africaine de Développement (Bad). Tout ceci pour dire que la chose est humainement possible.
Tout comme d'éviter à des milliers de personnes de mourir de faim en Louisiane. Car pour le coup, on se croirait vraiment dans un pays africain et pas dans l'un des 51 Etats de la première puissance mondiale. Au moins sur le continent, on peut avancer qu'on est vraiment trop pauvres pour prévenir les catastrophes de ce type. Mais chez l'Uncle Sam... Même moi de Paris, je savais qu'il fallait évacuer.
Et puis je ne comprends pas que l'armée n'ait pas évacué de force les récalcitrants, les nécessiteux et les plus démunis - ce qu'elle est prête à faire aujourd'hui - puisqu'il y avait urgence. Au lieu de les envoyer après coup pour tuer des pillards qui ont sûrement raison de chercher de la nourriture. Passe encore que cela n'ait pas été fait, une cellule d'urgence aurait pu se tenir prête pour intervenir juste après le passage de Katrina pour éviter à des gens de mourir de faim dans un pays où l'on brûle les surplus d'une agriculture subventionnée au détriment de la libre concurrence internationale et surtout du continent africain.
A croire qu'être Noir est une malédiction !
Si j'étais paranoïaque, je dirais que c'est parce que ce sont des Noirs pauvres - double tare - que le gouvernement fédéral ne s'est pas rapidement mobilisé pour soutenir un Etat incapable de gérer cette situation de crise (d'autres comme la Floride ont prouvé qu'ils pouvait faire face à ce type d'évènement). A noter qu'il est de notoriété publique que la Louisiane est pauvre et que la Nouvelle-Orleans très sinistrée est peuplée à majorité de Noirs.
Il est clair que tout ceci n'est pas signe de grande clairvoyance, cher George W. Bush. Je doutais déjà du fait que tu en ais une once, aujourd'hui, j'en ai la confirmation. Quand c'est pour aller embêter les Irakiens pour un pétrole pour lequel les Etats-Unis ne seront jamais autosuffisants, Bush fils et ta clique vous êtes les premiers à vouloir guerroyer. Histoire de démontrer que vous êtes les policiers du monde ! Mais la police n'est-elle pas censée protéger les gens chez eux ?
Les Etats-Unis ont donc largement manqué à leur devoir en Louisiane. C'est un sacré revers pour la grande Amérique et plus particulièrement pour celui qui lui fait office de Président. Que tous les chrétiens conservateurs qui ont voté pour le réélire n'oublient pas de lui dire que la compassion fait partie de la vie d'un vrai chrétien ! Il n'en a pas beaucoup manifesté en ne
rendant pas visite, la première fois, à la majorité des habitants de la Nouvelle-Orleans qui se trouvaient dans les principaux lieux de rassemblement prévus à cet effet.
Mille visites supplémentaires n'y changeront rien ! Le mal est déjà fait. 'Shame on you' George Junior ! Et j'ajoute, cela vaut tout aussi bien pour toi que pour les artistes musiciens africains. Arrêtez de faire beaucoup de bruit pour rien et apprenez 'à balayer devant votre porte'. L'orgueil quittera alors votre coeur pour faire place à plus l'humilité.
mercredi 7 septembre 2005, par Falila Gbadamassi
Car les artistes musiciens américains n'ont pas mis plus de quelques jours à passer à l'action. Alors qu'on attend encore les chanteurs africains, exception faite de ceux qui ont tenté, en août dernier, à Niamey, sous la houlette de la Première Dame nigérienne, Laraba Tandja et sous la pluie d'apporter leur modeste contribution à la lutte contre la famine au Niger.
Paroles, paroles et paroles
Ceux-là même qui s'étaient dit exclus de l'initiative 'Live 8'. Une initiative pour les Africains sans les Africains. Youssou N'Dour (Youssou, si tu nous lis...) avait même trouvé dommage d'avoir été, de prime abord, le seul artiste africain invité à se produire durant le concert caritatif de juillet dernier. Pour parer à la critique, Peter Gabriel avait du organiser son 'Africa Calling' comme pour venir au secours de Bob Geldof, à qui l'on doit cette louable initiative contre la pauvreté. La presse anglaise avait même parlé de Ghetto.
Soit ! Mais il n'en demeure pas moins que les artistes africains sont aujourd'hui aux abonnés absents face au drame que connaît le Niger. C'est d'autant plus regrettable que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) vient encore de faire un appel de fonds pour aider les 12 millions de personnes victimes de la famine au Niger.
Qu'attendez-vous ? Bob Geldof ? Pour encore le critiquer. Alors qu'il est possible, par exemple, à l'initiative de notre actuelle vedette internationale, Youssou N'Dour (encore lui, n'y voyez là aucun acharnement) de faire quelque chose ! En d'autres termes, au lieu de critiquer, vous feriez mieux de vous bouger et d'éviter de parler pour ne rien dire. Surtout quand vous n'êtes pas en mesure de faire. Le Niger est 'l'occasion rêvée' - façon de parler - de passer des critiques aux actes. Et de devenir véritablement des 'artistes engagés'. Car l'engagement est ici -au Niger- et maintenant !
S'il s'agit d'une question de moyens, je pense que la chose peut se faire assez facilement. Un stade, celui de Dakar ou celui d'une grande ville dans chaque région de l'Afrique conviendrait. Au nord, Casablanca ou Tripoli (le Guide éclairé de la révolution libyenne pourrait être un mécène
enthousiaste), à l'Ouest, Dakar, Addis Abeba (l'Union africaine pourrait apporter son soutien logistique) ou Nairobi pour l'Est, Brazzaville, qui bénéficie de l'expérience du Fespam, pour le centre.
Et enfin Johannesbourg, qui a accueilli plusieurs grands concerts, pour le Sud. D'autant plus que Nelson Mandela n'est pas loin et son aura suffirait à donner une envergure internationale à cette de série de concerts en Afrique. Pour ce qui est du transport, toutes ses grandes villes sont très bien desservies et toutes les compagnies aériennes, notamment africaines, seraient heureuses d'associer leur image à une cause. Enfin tous les grands médias audio-visuels du continent ainsi que TV5, RFI, la BBC auraient été heureux de coopérer, devenant ainsi des porte-voix très efficaces.
Non-assisstance à personne en danger
Quant à l'argent, le nerf de la guerre, on le trouve facilement quand on le veut pour la bonne cause. Côté donation, même si la majorité des Africains n'en n'ont pas beaucoup, ils sont prêts à aider. Le succès du mobile et du sms dans nos pays peut permettre de collecter des fonds avec une surtaxe. L'occasion de faire contribuer la planète aussi. Les réseaux mobiles africains seraient évidemment partants.
Ce qui est certain, c'est que les Chefs d'Etats africains mettront au moins la main à la poche au nom de leurs populations. Ils l'ont bien fait pour le tsunami, ils sont donc en mesure de le refaire pour un tsunami encore plus proche. Enfin pour collecter tout cet argent, on pourrait faire appel à l'une des agences des Nations Unies. Par exemple, le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), lOrganisation des Nations Unis pour l'alimentation et l'agriculture (Fao) ou, pourquoi pas, la Banque Africaine de Développement (Bad). Tout ceci pour dire que la chose est humainement possible.
Tout comme d'éviter à des milliers de personnes de mourir de faim en Louisiane. Car pour le coup, on se croirait vraiment dans un pays africain et pas dans l'un des 51 Etats de la première puissance mondiale. Au moins sur le continent, on peut avancer qu'on est vraiment trop pauvres pour prévenir les catastrophes de ce type. Mais chez l'Uncle Sam... Même moi de Paris, je savais qu'il fallait évacuer.
Et puis je ne comprends pas que l'armée n'ait pas évacué de force les récalcitrants, les nécessiteux et les plus démunis - ce qu'elle est prête à faire aujourd'hui - puisqu'il y avait urgence. Au lieu de les envoyer après coup pour tuer des pillards qui ont sûrement raison de chercher de la nourriture. Passe encore que cela n'ait pas été fait, une cellule d'urgence aurait pu se tenir prête pour intervenir juste après le passage de Katrina pour éviter à des gens de mourir de faim dans un pays où l'on brûle les surplus d'une agriculture subventionnée au détriment de la libre concurrence internationale et surtout du continent africain.
A croire qu'être Noir est une malédiction !
Si j'étais paranoïaque, je dirais que c'est parce que ce sont des Noirs pauvres - double tare - que le gouvernement fédéral ne s'est pas rapidement mobilisé pour soutenir un Etat incapable de gérer cette situation de crise (d'autres comme la Floride ont prouvé qu'ils pouvait faire face à ce type d'évènement). A noter qu'il est de notoriété publique que la Louisiane est pauvre et que la Nouvelle-Orleans très sinistrée est peuplée à majorité de Noirs.
Il est clair que tout ceci n'est pas signe de grande clairvoyance, cher George W. Bush. Je doutais déjà du fait que tu en ais une once, aujourd'hui, j'en ai la confirmation. Quand c'est pour aller embêter les Irakiens pour un pétrole pour lequel les Etats-Unis ne seront jamais autosuffisants, Bush fils et ta clique vous êtes les premiers à vouloir guerroyer. Histoire de démontrer que vous êtes les policiers du monde ! Mais la police n'est-elle pas censée protéger les gens chez eux ?
Les Etats-Unis ont donc largement manqué à leur devoir en Louisiane. C'est un sacré revers pour la grande Amérique et plus particulièrement pour celui qui lui fait office de Président. Que tous les chrétiens conservateurs qui ont voté pour le réélire n'oublient pas de lui dire que la compassion fait partie de la vie d'un vrai chrétien ! Il n'en a pas beaucoup manifesté en ne
rendant pas visite, la première fois, à la majorité des habitants de la Nouvelle-Orleans qui se trouvaient dans les principaux lieux de rassemblement prévus à cet effet.
Mille visites supplémentaires n'y changeront rien ! Le mal est déjà fait. 'Shame on you' George Junior ! Et j'ajoute, cela vaut tout aussi bien pour toi que pour les artistes musiciens africains. Arrêtez de faire beaucoup de bruit pour rien et apprenez 'à balayer devant votre porte'. L'orgueil quittera alors votre coeur pour faire place à plus l'humilité.
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