Hector Zazou, le trépas d'un savant fou de sons
Olivier Horner, Le temps, Mercredi 10 septembre 2008
Hector Zazou, créateur insatiable. (photo: DR)
DECES. Compositeur et producteur français, maître des fusions, il avait travaillé avec Björk.
Bâtisseur hors pair de cathédrales ouvertes aux quatre vents musicaux, créateur aussi aventureux que génial, Hector Zazou a sculpté près de trente-cinq ans durant une œuvre riche et protéiforme. Son prochain album, dont la sortie est prévue début octobre, sera hélas posthume. Le musicien et producteur français est décédé le 8 septembre à Paris à l'âge de 60 ans, des suites d'une longue maladie.
In The House Of Mirrors, enregistré en Inde, scellera ainsi la trajectoire nomade d'un compositeur influent mais demeuré en marge de toutes classifications. Ce savant fou, dont les pièces montées frappaient et déroutaient, sera tant regretté par des chanteuses audacieuses comme Björk ou la Suissesse Laurence Revey (dont il a réalisé Le Creux des Fées) que par des figures de la world music tels Peter Gabriel ou le Congolais Bony Bikaye avec lequel il signa en 1983 Noir et Blanc, œuvre-jalon de la fusion afro-électronique. Même les acteurs Gérard Depardieu et Richard Bohringer, que Zazou a fait chanter en 1992 pour un hommage à Arthur Rimbaud (Sahara Blue) devraient pleurer ce créateur insatiable. Zazou savait embrasser dans des souffles toxiques traditions et expérimentations, en traqueur de mélodies, de tons et de climats aux flux et reflux subtils.
Sans peur des grands écarts
Du rock impressionniste de ses débuts avec Joseph Racaille au sein de ZNR à son défrichage pionnier des traditions africaines au début des années 80, de l'exploration des musiques ancestrales de l'hémisphère Nord aux chants séculaires celtes, tibétains ou corses (Les nouvelles polyphonies corses, sacré aux Victoires de la musique 1992 grâce à la rencontre entre vocalises de l'île méditerranéenne et de musiciens actuels comme Ryuichi Sakamoto ou John Cale), de l'électro aux dissonances électriques, ses productions continueront d'illustrer une quête de textures novatrices.
En une quinzaine de CD et une dizaine de productions insensées, Zazou a cherché aussi bien les mariages déraisonnables que les unions fusionnelles. De grands écarts qui ont participé à la notoriété internationale du natif de Sidi bel Abbès en Algérie. Strong Currents, album inouï paru il y a quatre ans, constitue un exemple emblématique de son travail sur les voix sidérales. Ce miroir langoureux du culte Chansons des mers froides (avec Björk et Suzanne Vega, 1994) réunissait les chants capiteux et méconnaissables de Laurie Anderson ou Jane Birkin.
Hector Zazou, créateur insatiable. (photo: DR)
DECES. Compositeur et producteur français, maître des fusions, il avait travaillé avec Björk.
Bâtisseur hors pair de cathédrales ouvertes aux quatre vents musicaux, créateur aussi aventureux que génial, Hector Zazou a sculpté près de trente-cinq ans durant une œuvre riche et protéiforme. Son prochain album, dont la sortie est prévue début octobre, sera hélas posthume. Le musicien et producteur français est décédé le 8 septembre à Paris à l'âge de 60 ans, des suites d'une longue maladie.
In The House Of Mirrors, enregistré en Inde, scellera ainsi la trajectoire nomade d'un compositeur influent mais demeuré en marge de toutes classifications. Ce savant fou, dont les pièces montées frappaient et déroutaient, sera tant regretté par des chanteuses audacieuses comme Björk ou la Suissesse Laurence Revey (dont il a réalisé Le Creux des Fées) que par des figures de la world music tels Peter Gabriel ou le Congolais Bony Bikaye avec lequel il signa en 1983 Noir et Blanc, œuvre-jalon de la fusion afro-électronique. Même les acteurs Gérard Depardieu et Richard Bohringer, que Zazou a fait chanter en 1992 pour un hommage à Arthur Rimbaud (Sahara Blue) devraient pleurer ce créateur insatiable. Zazou savait embrasser dans des souffles toxiques traditions et expérimentations, en traqueur de mélodies, de tons et de climats aux flux et reflux subtils.
Sans peur des grands écarts
Du rock impressionniste de ses débuts avec Joseph Racaille au sein de ZNR à son défrichage pionnier des traditions africaines au début des années 80, de l'exploration des musiques ancestrales de l'hémisphère Nord aux chants séculaires celtes, tibétains ou corses (Les nouvelles polyphonies corses, sacré aux Victoires de la musique 1992 grâce à la rencontre entre vocalises de l'île méditerranéenne et de musiciens actuels comme Ryuichi Sakamoto ou John Cale), de l'électro aux dissonances électriques, ses productions continueront d'illustrer une quête de textures novatrices.
En une quinzaine de CD et une dizaine de productions insensées, Zazou a cherché aussi bien les mariages déraisonnables que les unions fusionnelles. De grands écarts qui ont participé à la notoriété internationale du natif de Sidi bel Abbès en Algérie. Strong Currents, album inouï paru il y a quatre ans, constitue un exemple emblématique de son travail sur les voix sidérales. Ce miroir langoureux du culte Chansons des mers froides (avec Björk et Suzanne Vega, 1994) réunissait les chants capiteux et méconnaissables de Laurie Anderson ou Jane Birkin.
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