Commentaire en entête d'El Watan "Natacha Atlas :Une sulfureuse égyptienne à Alger : Une diva, un poil kitsch, excitée comme une puce, maquillée comme une voiture volée et toujours à la limite de brailler comme une charretière."
[NDR : Je suppose que c'est de l'humour de la part du journal ou que c'est pour donner le change aux conservateurs locaux, (heureusement l'article qui suit est bien plus interressant). J'ai assisté au concert du Jocelyn Pook Ensemble avec Natacha Atlas, à Boulogne sur mer le 19 juillet dernier, dans une petite église et c'était de mon point de vue absolument magnifique. A la fin du concert, j'ai même pu discuter quelques instants avec ces deux grandes (pas par la taille, oh non ;-) musiciennes qui ont été d'une remarquable disponibilité et gentillesse.]
"La féminité ravageuse quoi... et, avec ça, une crème, de la pure gentillesse". C’est ainsi que la décrivait le magazine L’œil électrique. Il s’agit bien de la sulfureuse Natasha Atlas, apparue sur la scène musicale dans les années 1990 en tant que voix du groupe anglais Transglobal Underground.
Elle qui conquit définitivement le public avec sa superbe reprise de la chanson Mon amie la rose de Françoise Hardy. On ne racontera pas sa vie, quoiqu’elle soit assez intéressante, mais on va juste préciser qu’elle est égyptienne par son père et anglaise par sa mère, qu’elle est née en Belgique et qu’elle navigue entre plusieurs langues et plusieurs cultures. C’est à Bruxelles qu’elle apprend la danse du ventre, puis la musique avec le compositeur et joueur de oud, Essam Rashaad.
A Londres, elle rencontre les membres du groupe techno-world, Transglobal Underground, dont elle devient la chanteuse principale. En 1999, avec l’aide de cette formation, elle sort enfin son premier album solo, Diaspora : musique traditionnelle égyptienne et rythmes techno-dub.
Le disque est une véritable réussite et Natasha Atlas révèle un grand talent vocal et une grande richesse d’interprétation. L’année d’après, elle sort un autre album, Halim, un hommage au grand chanteur égyptien Abdel Halim Hafez.
Gedida sort en 1999. C’est un peu l’album de la révélation internationale avec sa reprise de Mon amie la rose. Côté style : orchestrations orientales savantes, imparables beats techno-jungle et sonorités électroniques. S’ensuivront plusieurs autres albums en solo : Ayeshteni, en 2002, Fortold in the language of dreams, la même année, Something dangerous, en 2003 et un best-of sorti il y a quelques mois.
Entre-temps, elle apparaît sur des albums d’autres artistes, notamment sur Métamorphoses, de Jean-Michel Jarre, en 2000, et Harem, de Sarah Brightman en 2003. Sa voix se fait également entendre sur des bandes originales de films, dont celui de Ridley Scott, Kingdom of Haven et participera au long métrage de Nabil Ayouch, L’Américaine du Caire, dont la sortie est prévue pour 2006.
En juin 2004, l’Egyptienne s’engage : elle sera l’une des marraines de la campagne mondiale contre les violences contre les femmes, menée par le département Droits des Femmes d’Amnesty International. « On en a marre de la terre des hommes », dit la chanson composée par Marka et Thierry Robercht, interprétée par Natasha et 16 autres personnalités féminines. Un mois auparavant, elle remportait le Ethnie Multicultural Media Award (EMMA Award), dans la catégorie du Best World Music Act.
Enfin, cette sulfureuse Egyptienne saura, au-delà de l’exotisme pour touristes occidentaux, faire vibrer tous ceux qui sont sensibles à la bonne musique technico-orientale, ce jeudi, au Théâtre de verdure d’Alger, dès 21 h. Elle sera accompagnée par la musicienne Jocelyn Pook, une passionnée des nouvelles technologies qui a travaillé avec beaucoup de grands noms, dont PJ Harvey, Peter Gabriel, et Paul Weller. C’est elle aussi qui a composé la musique additionnelle de Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick.