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09 juin 2007

ANGÉLIQUE KIDJO : Les mélodies du bonheur

Angélique Kidjo était avancée dans l’écriture de son récent album, Djin Djin, lorsqu’elle a reçu l’appel d’une Alicia Keys victime d’insomnie. Au fil de la conversation, Keys lui a demandé quelle forme prenaient ses compositions, s’avouant curieuse de prêter l’oreille au nouveau matériel.

« Quand je lui ai envoyé Djin Djin (la pièce-titre), elle a dit : “J’adore”, se remémore Kidjo. Vous savez, tous ses succès ont des rythmes africains... Elle m’a dit : “Je veux jouer sur ton disque !” »

Par la suite, c’est Josh Groban qui est venu partager le micro avec la star de la world. Devant l’arrivée de ces grosses pointures, sa compagnie de disques lui a demandé si d’autres de ses connaissances voudraient être de la partie. Quelques coups de fil plus tard, une impressionnante brochette défilait en studio. Branford Marsalis, Joss Stone, Peter Gabriel, Amadou et Mariam, Carlos Santana et Ziggy Marley ont ainsi œuvré aux côtés de musiciens redoutables, occidentaux ou béninois, modernes ou traditionnels.

« Comme en Afrique on cède la place aux invités, je les ai mis en début d’album, c’est pourquoi ils occupent la première moitié du disque (...) Mais tout ça s’est fait plus tard. Je ne conçois pas mes albums comme des concepts. Si quelque chose m’a inspirée là-dessus, c’est le bonheur... »
Cette idée de bonheur prend diverses formes : quête d’un monde meilleur, émancipation dans l’amour, moment magique d’une naissance. Une thématique que l’on trouve même sur une reprise du Bolero de Ravel, où Kidjo a apposé des mots. Le résultat ? Une version étonnante, qui permet d’apprécier cette pièce, pourtant surexposée, sous un angle nouveau.

Passer aux actes

Tout au long de sa carrière, qui a pris son véritable envol au milieu des années 80, Angélique Kidjo s’est fait un devoir de traiter de situations sociales ou politiques préoccupantes. Djin Djin ne fait pas exception. Elle s’y interroge sur la réussite des Africains, qui passe par l’étranger, de même que sur le clivage grandissant entre riches et pauvres. Ce ne sont pas des mots en l’air. Au moment où le disque paraît, Kidjo — ambassadrice de l’UNICEF depuis 2002 — met sur pied la fondation Batonga (batongafoundation.org), pour permettre aux jeunes Africaines l’accès à des services d’éducation.

« Un jour, un jeune m’a dit : “Je veux aller travailler pour améliorer le sort de ma maman. Elle travaille trop fort. Mes sœurs aussi.” Pour moi, la seule façon de sortir l’Afrique de ses problèmes, c’est l’éducation des jeunes filles, du primaire jusqu’à l’université... »

Ces jours-ci, Angélique Kidjo propose son répertoire au grand public. Elle s’arrêtera au Festival de jazz de Montréal le 28 juin, où on lui remettra le prix Antonio-Carlos-Jobim, soulignant son apport aux musiques du monde. On pourrait également la voir au Festival d’été, en 2008, puisqu’elle aurait approché l’organisation en ce sens. Que ce soit dans une ville ou dans une autre, le public pourra apprécier une interprète pétante d’énergie, chez qui voix et expression corporelle vont de pair.

« J’ai commencé par le théâtre, avec ma mère, quand j’avais six ans et elle disait toujours : “Laisse le corps être complice des mots, car le langage corporel est universel.” (...) Quand j’étais enceinte de ma fille, le médecin a dû m’arrêter parce que j’avais trop de contractions. Il m’a dit : “Est-ce que vous voulez votre fille ou le concert ?” Je lui ai répondu : “Les deux !” »

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