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12 juillet 2006

Youssou N’dour retourne aux sources

Les exploits de Youssou N’dour sont nombreux. Enfant pauvre du Sénégal devenu superstar avec ses rythmes ancestraux mariés à la musique contemporaine, il a collaboré étroitement avec Peter Gabriel, Wyclef Jean et même le défunt groupe Bran Van 3000, de Montréal.

Il a même écrit et interprété l’hymne officiel de la Coupe du monde de la FIFA en 1998, intitulé La cour des grands. En Afrique, il est vu comme un héros et, dans les pays développés, comme un ambassadeur du continent noir. Youssou N’dour est une de ces rares personnes qui donnent de l’espoir à ceux qui pensaient déjà en avoir assez.

Egypt, son dernier disque paru après les attaques du 11 septembre, où il offre plusieurs chansons qui démontrent la beauté et la grandeur de l’Islam tel que pratiqué en Afrique de l’Ouest, lui a valu un Grammy pour le «meilleur album de musique du monde contemporaine». Sur Egypt, il utilise un son beaucoup plus arabe.

J’ai eu l’occasion de bavarder avec Youssou au téléphone, car mon vieux vélo n’est pas assez solide pour me rendre à Dakar. Le musicien déclare qu’il aimerait retourner aux sources. «Je suis en train de mijoter quelques idées. Je souhaite retourner au Youssou N’dour classique.»

Le créneau musical qui a fait la célébrité de Youssou N’dour autour du monde dans les années 80 est cependant très différent de celui d’ Egypt. Le Mbalax, son traditionnel du peuple Wolof musulman du Sénégal, est marqué par des percussions ethniques, des influences latines et une ouverture vers le soul, le rock et le funk.

Bien qu’il ait fait le tour de la planète avec des grands noms de la musique occidentale, M. N’dour demeure profondément enraciné en Afrique. Il ajoute : «Avec le travail de Peter (Gabriel), j’ai bénéficié d’une certaine exposition. C’est ça l’échange, c’est ça la rencontre.» Youssou constate de plus que son travail avec ce dernier lui a permis, à lui aussi, de se conquérir des milliers de fans en Afrique. L’ancien membre de Genesis a déjà dit que Youssou possède «la plus belle voix du monde».

L’artiste africain profite du fait qu’il bénéficie d’autant de popularité sur les cinq continents pour faire passer des messages de paix. Il a participé au concert Live 8 contre la pauvreté en Afrique et la Fondation Youssou N’dour mène, par l’éducation, plusieurs campagnes pour faire échec au SIDA et au paludisme, des maladies virulentes en Afrique. Le but de sa fondation «est de puiser dans la musique pour rompre le silence des enfants qui souffrent» ainsi que pour «passer des messages que d’autres pourraient passer, mais peut-être pas avec autant d’impact».

Montréal est un endroit spécial pour Youssou, il est venu quelques fois déjà pour visiter ses fans. Selon lui, «à Montréal, les gens sont très intéressés par la musique». Ce qui l’a beaucoup touché est le caractère cosmopolite de la ville qui est souvent décrite comme un pont entre l’Europe et l’Amérique.

Il préfère cependant vivre en Afrique où demeurent ses racines et où il diffuse des enregistrements sur cassette qui ne verront jamais les tablettes de nos Archambault et HMV.

«Nous avons beaucoup de qualités, comme la chaleur humaine, qui font défaut en Occident.» Cette chaleur humaine, incontestablement africaine, débarquera ici le 13 juillet pour ouvrir la 20e édition du Festival International Nuits d’Afrique.

Youssou N’dour et le Super Étoile de Dakar,
avec Dibondoko en première partie.
Le jeudi 13 juillet, à 19 h au Métropolis.
Billets : 42 $.
[www.festivalnuitsdafrique.com]

Gabriel Aubry Gayón
La Grande Époque

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