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(Atom) Gabriel Real World News

21 juillet 2005

Les musiques comme les cuisines asiatiques s’importent à l’occidentale

Paléo Festival - Les musiques comme les cuisines asiatiques s’importent à l’occidentale

Après l’Afrique en 2003, l’Amérique latine en 2004, l’Asie dévoile ses aspects au Village du Monde 2005, édition du 30e anniversaire.

Comment représenter un continent aussi vaste que l’Asie dans un festival dans le festival comme le Village du Monde? C’est le pari un peu fou des organisateurs et des programmateurs de Paléo.

Je trouve qu’il n’y a pas de relation évidente entre Mercan Dede et Sevara Nazarkhan, constate Arnaud Robert, journaliste au Temps, à la RSR et pour le magazine musical Vibrations. A Paléo on est à un croisement entre le label Real World et les ateliers d’ethnomusicologie.

Géographiquement le champ d’investigation paraît trop grand. «Ce qui s’écoute vraiment en Asie ne passerait pas ici» On pourrait regretter qu’un seul groupe japonais soit présent (Shinichi Kinoshita), la Chine absente ou l’Inde largement représentée. Un des plus gros producteurs de musique en Asie est l’Inde.

Mais l’audience des Musiques du Monde est encore très confidentielle chez nous, note Arnaud Robert. C’est mon métier d’écouter de la World music mais la très grande majorité du public de Paléo n’a pas la moindre connaissance des groupes, chanteuses et chanteurs qui passent sous le Dôme. C’est un beau défi. Si Paléo fait découvrir des horizons inconnus, en profondeur le choix des artistes se révèle un compromis intelligent entre musique traditionnelle et adaptation soignée destinée aux oreilles occidentales. Comme dans les restaurants asiatiques, la plupart de la pop qui s’écoute en Asie ne passerait pas ici, confirme Arnaud Robert.

La musique indienne par exemple nous paraîtrait trop kitsch. Autre exemple, le qawwali du défunt Nusrat Fateh Ali Khan, genre musical pakistanais que poursuivra Rizwan-Muazzam, ce soir jeudi, sous le Dôme du Village du Monde.

Tout comme Ravi Shankar a su le faire, certains artistes lointains savent accepter les règles du jeu à l’occidentale. En Asie, on n’imagine même pas un Jaïpur Kawa brass band sur scène, encore moins les Moines Bönpo du Tibet. «Le mythe du découvreur de talent dans les rues est un rêve» Mais le Village du Monde n’est pas que ça.

Le principe est d’associer les communautés et les associations locales, les ambiances et les décorations, rappelle le patron de Paléo Daniel Rossellat. Nous mettons en valeur des régions sur un plan culturel mal distribuées. L’ambiance est à l’explosion des couleurs locales mais la musique est omniprésente. Alors, musique locale ou ersatz d’exotisme?

Il est important que les artistes que nous invitons aient une expérience de la scène, se défend Daniel Rossellat. Nous parcourons les festivals de World music tels que les Womad (World of music, arts & dance) à la rencontre d’artistes professionnels.

Le mythe du découvreur de talent dans les rues de Rio est un vieux rêve. Nous sommes réalistes.L’accueil fait à l’Afrique et à l’Amérique latine a déjà eu de quoi réjouir les organisateurs. Même si ses représentants sont édulcorés pour choyer les oreilles européennes, l’Asie de Paléo déploie de multiples talents. Confirmation toute la semaine sous le Dôme.

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