Rock - Vampire Weekend

Car si les chansons de Vampire Weekend se promènent entre des ambiances empruntées au soukous ou à la juju music, il en émane une candeur et une sincérité qui rappellent l'Orange Juice d'Edwyn Collins lorsqu'il subissait l'influence de son batteur zimbabwéen Zeke Manyika. Plus encore, la fluidité du doux chant d'Ezra Koenig évoque celui d'un autre New-Yorkais grand aventurier des sons, Paul Simon. « Tout ceci paraît bien forcé, un peu comme Peter Gabriel », chante-t-il sur l'un des sommets de l'album, Cape Cod Kwassa Kwassa, et l'on ne peut que sourire. Comme jadis les Talking Heads (on y revient) dans leurs savoureux clips, Vampire Weekend manie à merveille l'autodérision. Si bien que, conquis par le naturel (car rien ici ne paraît surchargé ou, justement, forcé) de ces forts en thème, on se repasse en boucle l'irrésistible M79, ravi par son kitschissime arrangement de cordes dans la pure veine du Rondo Veneziano !
Hugo Cassavetti Telerama n° 3033 - 01 mars 2008
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